Un groupe de participants avec Davide Rondoni

« Mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples »

À Aix-en-Provence, les communautés de CL du sud de la France ont participé à une rencontre avec le poète Davide Rondoni, venu témoigner de sa relation avec Don Giussani. Cécile, venue de Bordeaux pour y participer, témoigne de son émerveillement
Cécile Leblanc

D’aucuns se souviennent de la prière des complies que nous récitions ensemble dans la salle paroissiale du Lavandou, sous la houlette du Père Arnaud, pour conclure les rencontres de l’École de Communauté. Un petit peuple de français découvrait cette extraordinaire fascination de Don Giussani pour le Christ et pour l’homme. C’était il y a trente ans… Certains sont partis, d’autres se sont greffés au groupe, d’autres sont restés avec le pressentiment que quelque chose d’important se jouait là, pour eux : la fascination d’une rencontre faite pour sa vie, une expérience de liberté nouvelle.

C’est cette question de la liberté qui fut le point de départ de l’intervention de Davide Rondoni, invité par les communautés du sud de la France (Aix/Toulon/Saint-Cyr) à témoigner de son expérience de rencontres régulières et fréquentes avec Don Giussani, ce samedi 4 mars à l’Archevêché d’Aix-en-Provence : « Comment un homme qui est porteur en lui du péché originel, peut-il libérer l’homme ? »
Davide nous a donné quelques pistes. Tout d’abord, le christianisme, c’est-à-dire une expérience de libération par la communion, est quelque chose qui se voit : un appel téléphonique quotidien avec une amie partie en mission, juste pour savoir si elle va bien ; des maisons où vivent ensemble des Memores Domini ; des individus protagonistes de leur histoire et engagés dans le monde.

Et si le christianisme se voit, à travers des actes, il n’en reste pas moins que ceux-ci sont les reflets d’un mouvement intérieur que je qualifie de relation, prière ou respiration (Davide me disait en aprté que pour don Giussani, la prière est une respiration). Grâce à Davide, nous connaissons un peu plus la tension interne qui a fait mouvoir don Giussani tout au long de sa vie. Nous l’évoquons ici à grands traits : la nécessaire perception de son propre néant pour pouvoir s’intéresser, s’ouvrir au Christ ; la lutte pour que la vie ne soit pas en proie au néant ; l’usage pauvre du monde, c’est-à-dire aimer celui-ci avec ses créatures. Pas malgré elles.

De cela est né le mouvement de Communion et Libération : d’une proposition claire basée sur une communauté et un événement (le Christ). D’expériences libres avec une personne qui te devient proche et dont les conséquences font que ta vie devient plus intéressante à vivre. Une expérience d’amitié qui mobilise affection et raison et suppose un risque. Mais pas seulement : en s’interrogeant sur cette grande capacité affective caractéristique de don Giussani, Davide nous a rappelés – et cela tombe bien en ce temps de carême – de l’importance d’une affection adulte basée sur l’ascèse. C’est-à-dire sur la prise de conscience que l’autre est rapport avec l’infini. Et nous savons - par expérience ! combien cela est facile de réduire le mari, la femme, l’ami, l’autre à ce que nous souhaitons qu’il(elle) soit.

Pour conclure, je veux dire mon émerveillement devant l’action du Seigneur qui se perçoit à travers les gestes posés par son petit troupeau. Le témoignage de Davide qui accepte l’invitation de son ami Silvio alors qu’il revient tout juste du Brésil, une interview de François au sujet du mouvement sur RCF, une traduction Italien-Français impeccable par Isabelle venue pour l’occasion de Paris, une messe à la cathédrale d’Aix avec une intention particulière pour don Giussani lue par Pietro, le couple Guerra qui s’est investi généreusement dans l’organisation du geste (conférence, apéritif, accueil de Davide et quelques autres en leur maison). Un émerveillement car ce geste fait montre d’une histoire commune dans la durée, dans un lieu précis qu’est la Provence, à travers un charisme reçu par Don Giussani qui nous l’a ensuite transmis… un charisme reconnu par l’Église et que nous avons à cœur de transmettre en nous risquant auprès de nos contemporains, ces autres à regarder selon leur rapport avec l’infini, faisant ainsi de nous des êtres remplis d’une plénitude de vie.

Cécile, Bordeaux