La longue marche de la maturité

Notes prises lors d’une conversation de Luigi Giussani à l’« École des cadres » de Communion et Libération, Milan, le 27 février 1972. Publiées dans Traces n° 85, mars 2008, p. 1-13
Luigi Giussani

1. Que cherchons-nous ?

Aujourd’hui nous devons considérer la période de l’histoire du mouvement durant laquelle notre expérience a été le plus violemment ébranlée : 1968.

Il n’est peut-être pas inutile de nous rappeler que, dans la vie de ceux qu’Il appelle, Dieu ne permet pas qu’il arrive quelque chose si ce n’est pour favoriser la maturation de ceux qu’Il a appelés. Cela est valable avant tout pour la vie des individus, mais c’est également valable, et de manière plus profonde, pour la vie de son Église et donc par analogie pour la vie de chaque communauté dans un sens plus large, qu’elle s’appelle famille ou communauté ecclésiale. Dieu ne permet jamais qu’il arrive quelque chose si ce n’est pout notre maturité, pour notre maturation. Au contraire, la vérité de la foi se révèle justement dans la capacité de chacun de nous et de chaque réalité ecclésiale (famille, communauté paroissiale, Église en général) à valoriser, en tant que chemin de maturation, ce qui apparaît comme une objection, une persécution, ou généralement comme une difficulté. Quand il parle de la fin du monde (mais la fin du monde c’est chaque aspect de l’histoire), ce n’est pas pour rien que le Seigneur dit : « Quantité de faux prophètes se lèveront, et ils égareront bien des gens. À cause de l’ampleur du mal, la charité de la plupart des hommes se refroidira ».

Nous pourrions dire que c’est le symptôme de la vérité, de l’authenticité de notre foi : si notre foi est vraiment au premier plan ou si c’est un autre genre de préoccupation ; si nous attendons vraiment tout de l’événement du Christ ou si nous en attendons ce que nous avons décidé d’en attendre, en le réduisant finalement au rôle de déclencheur et de soutien de nos projets ou de nos programmes.

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