Histoire d'une passion pour l'historicité des Évangiles

Les Évangiles nous racontent-ils la vie de Jésus ou sont-ils une « mythisation », une interprétation rédigée plusieurs décennies après la mort du Christ ? L’histoire de cette recherche est aussi l’histoire d’une éducation à la foi
Julián Carrón

Notre enthousiasme pour l’étude de l’historicité des Évangiles vient de ce qu’un de nos professeurs, don Mariano Herranz, sut transmettre à notre groupe d’amis quand nous étions étudiants en théologie au Séminaire de Madrid. Ses cours étaient un événement : tout était préparé avec grand soin. Il ne perdait pas une minute. Il nous en communiquait le contenu avec une rigueur et une solidité qui réussirent à réveiller en nous la passion pour l’étude sérieuse et rigoureuse des Écritures.
Dans ces cours se trouvait réalisé ce que Vatican II proposait dans la Constitution Dei Verbum comme méthode d’exégèse vraiment catholique : la fidélité à la raison et à la tradition. C’est pourquoi don Mariano utilisait toutes les méthodes modernes d’analyse de la Bible, afin de mettre en évidence la vérité de la tradition reçue de l’Église. Il était conscient que, au sein du débat exégétique moderne, la foi chrétienne reçue de la tradition ne pouvait être défendue qu’à l’aide d’un travail rigoureux, bien distinct de la piété superficielle et de la critique rationaliste.
Je me souviens encore de l’émotion que nous ressentions quand il nous démontrait l’historicité des miracles, du jugement devant le Sanhédrin, ou de la résurrection, en apportant une réponse précise à toutes les attaques faites par certains experts au cours de l’histoire de la recherche sur les Écritures. C’est ainsi que, pour nous, au lieu d’insinuer un doute sur le contenu des Évangiles, l’étude affermissait notre foi et nous procurait des arguments appropriés pour la justifier. Nous nous battions dans les autres classes avec ces arguments. En effet, la bataille a commencé dès le séminaire.
Pendant l’année, le professeur Herranz nous ordonnait de faire des travaux qui, à l’époque, consistaient à traduire des articles écrits par d’éminents représentants de la recherche exégétique. « Comme cela, disait-il, vous apprendrez en regardant comment travaillent les maîtres ». Il ne nous faisait pas perdre de temps avec ce qui a une importance secondaire, mais il voulait que nous soyons tout de suite confrontés à des travaux de haute qualité, aussi bien sur le plan de la diffusion que sur le plan technique. De cette façon, nous sentions naître en nous le goût pour le travail bien fait. Il corrigeait lui-même chacune de nos traductions pour que nous apprenions.
Cette passion a commencé à s’implanter dans notre groupe d’amis, car nous nous rendions compte que ces études nous intéressaient de plus en plus. À la fin de l’année, par exemple, nous demandions à nos camarades de nous prêter leurs travaux, et nous passions l’été à les copier à la machine (les photocopies n’existaient pas encore). À mesure que le temps passait, nous voyions prendre forme, sous nos yeux, la figure d’un maître, exceptionnel par sa gratuité (il nous achetait ou nous offrait des livres, il nous prêtait les siens), sa disponibilité (quand nous allions le trouver, il nous recevait toujours avec plaisir), son affection paternelle et sa capacité à nous inciter à un travail persévérant, dans un amour de plus en plus grand pour les Écritures. Après avoir fini nos études au Séminaire, nous avons commencé à suivre les cours à la Faculté de Théologie. Il revoyait notre travail et nous le corrigeait, même sur le plan de l’expression et du style. Il voulait que ce soit non seulement sérieux et rigoureux quant au fond, mais aussi bien exprimé quant à la forme : en bon espagnol. Il nous recommandait la lecture de la bonne littérature castillane pour apprendre à bien écrire, avec élégance et clarté.
Il réunissait en lui-même des compétences remarquables pour ce genre de travail. Quand il était jeune, son évêque lui avait fait étudier les langues étrangères. Il avait acquis une excellente préparation en hébreu, en araméen, en syriaque, en arabe, en grec, etc., toutes langues indispensables pour l’étude des Écritures. En plus de cela, il était passionné de littérature. Il connaissait à merveille les grands auteurs de la littérature espagnole. Il était attiré par les nouvelles et les courts récits de la littérature des autres pays, ceux qui parlaient de choses vraies d’une façon simple et accessible à tous. Cela lui donnait une intuition littéraire dans la lecture des Écritures, pour relever les difficultés d’un texte ou pour en deviner la solution.
Avec le temps, je me suis aussi rendu compte que c’était un maître en réalisme : une observation complète, passionnée, insistante de la réalité, du texte des Évangiles dans notre cas. Misait le texte une fois, puis une autre, et encore une autre, de sorte qu’il relevait ce qui passait inaperçu pour tous les autres, ce qui ne marchait pas, les contradictions, et il trouvait la manière de les résoudre avec rigueur scientifique et en accord avec la tradition de l’Église. Au sein du groupe d’amis dans lequel cette passion s’était ancrée, nous jouissions de ce travail. Le contenu de notre amitié, le centre de notre intérêt et de nos conversations, c’était le désir de vivre pour le Christ, de Le communiquer à tous et d’étudier de mieux en mieux toutes ces choses. Sans cette aide réciproque et cette proximité, il aurait été impossible de maintenir en vie le feu sacré de la passion pour les études.
Puis nous avons commencé à suivre les cours de l’École Biblique de Jérusalem. Cet endroit offrait deux avantages indiscutables : il nous permettait de nous familiariser avec le décor des évènements que nous étions en train d’étudier, et il disposait d’une splendide bibliothèque pour réaliser ce type d’études. Beaucoup d’entre nous se rendaient à l’étranger pour la première fois.
Nous avons tout de suite remarqué la différence avec nos camarades. La plupart d’entre eux avait déjà terminé des études dans d’autres centres prestigieux (Rome, Paris, etc...). Mais nous, le lendemain de notre arrivée, nous étions déjà en bibliothèque avec un sujet parfaitement défini en perspective. D’autres camarades, au contraire, se dispersaient pendant le premier trimestre, ou même pendant toute l’année, pour chercher à définir dans leur tête un sujet à présenter à la fin de l’année. Nous nous rendions compte du privilège que nous avions de pouvoir suivre quelqu’un. Nos camarades s’étonnaient aussi de voir notre faculté de donner librement des jugements, même devant de grands experts. Nous ne nous sentions pas écrasés devant leur renommée internationale. Nous avions appris à évaluer les différentes opinions en fonction des preuves qui les accompagnaient, et non pas en fonction de l’autorité de celui qui les défendait. Et, à mesure que nous rencontrions d’autres personnalités importantes, la grandeur de notre maître augmentait à nos yeux, sans pâlir devant des maîtres aussi remarquables, mais au contraire, cela faisait ressortir encore plus son caractère exceptionnel. Même ces grands personnages étaient surpris que des jeunes comme nous, sans être des experts, puissent discuter avec eux en apportant des preuves et des arguments dont ils ne pouvaient pas nier la valeur.
Le professeur Herranz continuait à nous guider depuis Madrid. Chacun d’entre nous conserve 30 ou 40 lettres, reçues de lui pendant l’année passée à Jérusalem, grâce auxquelles il nous soutenait avec des conseils de tous ordres, accompagnait nos difficultés ou bien nous fournissait les éléments nécessaires pour éclaircir les textes que nous étions en train d’étudier. Ses lettres étaient de véritables joyaux littéraires. II nous recommandait auprès des saints, surtout saint Jérôme et saint Augustin qui s’étaient voués à l’étude des Écritures, pour que nous puissions surmonter les difficultés que nous rencontrions.
L’objet de nos recherches était toujours le substrat hébraïco-araméen de la tradition chrétienne du Nouveau Testament, en particulier des Évangiles. Dès le début, notre maître avait eu l’intuition, tout d’abord imprécise, du caractère fortement archaïque de la tradition évangélique. Si, derrière le grec des Évangiles, on pouvait démontrer l’existence d’un araméen originel, ce fait rendait évident leur antiquité. Sur ce point, sa position coïncidait avec celle d’un autre grand spécialiste, Jean Carmina, que nous sommes allés voir à Paris, à la fin de notre recherche. Mais quelle est l’importance de notre recherche ?

Le temps du doute
Pour comprendre l’importance de notre travail, il faut le situer dans le panorama de l’histoire de la recherche sur l’historicité des Évangiles. Depuis ses débuts, l’Église a cru que les Évangiles avaient tiré leur origine de la personne historique de Jésus de Nazareth, de ses paroles et de ses gestes, de sa mort et de sa résurrection. Elle a donc toujours considéré de tels événements comme le témoignage d’un fait arrivé dans l’histoire (Dei Verbum 19).
Depuis quelques siècles, au contraire, à partir d’un certain moment, certains spécialistes n’ont plus considéré crédible cette interprétation de l’origine des Évangiles ; on a ainsi introduit un doute sur leur valeur historique. Malgré cela, cependant, personne ne pouvait ni ne peut mettre en doute une donnée : l’existence des Évangiles et le fait qu’on y affirme qu’un homme, Jésus de Nazareth, est considéré comme Fils de Dieu par un groupe de juifs de la Palestine au premier siècle de notre ère. N’étant plus en mesure de reconnaître l’explication de leur origine, donnée jusqu’alors par l’Église, il devint nécessaire de donner une autre explication à la place. Cette autre interprétation peut se résumer en un mot : « mythisation », c’est-à-dire faire de l’événement chrétien un mythe. Selon cette interprétation, les Évangiles seraient le résultat d’un processus de mythisation de la personne de Jésus de Nazareth, de sorte que celui qui n’était qu’un prophète a été transformé ensuite en Fils de Dieu.
Pour que ce processus puisse se vérifier, il était nécessaire de postuler un laps de temps suffisamment grand pour qu’il puisse avoir lieu. D’autre part, comme il s’avérait inconcevable que cette mythisation ait été opérée par des juifs, vu leur monothéisme inflexible, il fallait postuler en même temps l’influence de l’Hellénisme, de la multitude de ses cultes et de ses religions, et cela ne pouvait avoir eu lieu qu’en dehors de la Palestine. Ainsi s’explique la nécessité de dater les Évangiles le plus tard possible, et en dehors de la Palestine. De cette façon, on pouvait tranquillement affirmer qu’en fin de compte : « la véritable critique du dogme, c’est l’histoire » (Strauss).
Par contre, si l’on démontre que les Évangiles actuels en langue grecque n’ont pas été rédigés dans cette langue, mais que c’est une traduction de textes originaux écrits en araméen, il faut admettre qu’ils ont été écrits à une date très proche des événements auxquels ils se réfèrent, et que cela se passa en Palestine, sûrement pendant que les apôtres étaient encore en vie (c’est-à-dire les témoins directs des actions et des paroles de Jésus). Nous sommes ainsi aux antipodes de l’exégète protestant allemand Strauss. Pour lui, il suffisait de raconter l’histoire pour mettre en évidence la fausseté du dogme. Nous, à présent, nous pouvons affirmer et justifier le contraire : la meilleure défense du dogme, à savoir de ce que l’Église a toujours affirmé sur le Christ, c’est de raconter son histoire. Pour affirmer que les Évangiles ont été rédigés en araméen, il n’est pas nécessaire de le démontrer pour chacune de ses pages. Pour pouvoir le soutenir avec certitude, il suffit de prouver qu’un certain nombre de cas significatifs ne peuvent être expliqués que par l’araméen. De même que, par exemple, il n’est pas nécessaire de trouver des fossiles marins partout pour démontrer qu’à une époque reculée une certaine région était complétement recouverte par les eaux.
Les recherches dont je viens de parler ont été réalisées et sont réalisées de façon totalement indépendante par rapport aux recherches en papyrologie conduites par le professeur José O’ Callaghan ou par le professeur Carsten Peter Thiede. Malgré cela, le résultat obtenu est le même : l’Église naissante disposait de textes, que nous pouvons appeler Évangiles, écrits très peu de temps après la mort de Jésus, rédigés soit directement par les apôtres eux-mêmes, soit par leurs collaborateurs, et utilisés dès le début pour leur mission. Si l’on veut donner une date approximative, nous pouvons affirmer que cela se passa dans les dix premières années - pas après les dix premières années, mais dans les dix premières années - qui suivirent la mort de Jésus.
La confirmation ultérieure de ce qui vient d’être affirmé se trouve dans les passages des lettres de saint Paul qui seraient tout à fait incompréhensibles si l’on n’admettait pas que, dans les communautés qu’il avait fondées, on lisait déjà pendant la célébration liturgique des dimanches certains écrits qui contenaient ce que Jésus avait dit et fait.

Les raisons de l’hostilité
Mais alors, pourquoi voit-on une telle hostilité contre toute recherche qui offre à nos yeux une donnée qui confirme l’histoire des origines chrétiennes, telle que la présente la foi chrétienne ? Parce que c’est une attaque contre le dogme non démontré de l’exégèse moderne, à savoir la théorie de la nécessité d’un grand laps de temps pour écrire les Évangiles.
1) Il est évident que pour ceux qui soutiennent que le christianisme n’est pas un événement historique, mais le résultat d’un processus de mythisation, cette recherche constitue un écueil décisif : cela remettrait en cause leur reconstitution de l’histoire des origines chrétiennes. Il n’y a pas eu assez de temps pour que cette mythisation puisse avoir lieu : voilà la raison principale de l'hostilité contre toute tentative qui constitue une menace pour cette reconstitution. Cette hostilité ne fait rien d’autre que de mettre en lumière l’absence d’un véritable désir de connaître la vérité historique. Elle révèle ce qu’avait observé l’exégète protestant allemand A. Schweitzer, à savoir que des nombreux chercheurs ne reconstituent pas l’histoire à cause d’un véritable intérêt pour l’histoire, mais qu’ils utilisent l’histoire comme instrument pour combattre le dogme.
Cette position est évidente dans la façon avec laquelle on discrédite toute autre explication : on ne discute pas les arguments. Pendant la soutenance de la thèse de doctorat d’un ami, l’un des membres de la Commission s’est opposé à l’explication de certains passages très compliqués de la Lettre aux Hébreux à partir d’un substrat sémitique en disant que « l’auteur de la Lettre aux Hébreux ne savait pas l’hébreu ». Comment pouvait-il le savoir, lui ? Dans la mesure où cette mentalité antihistorique pénètre aussi dans l’Église, une telle hostilité se reproduit également en son sein.
2) Mais à mon avis, l’hostilité au sein de l’Église dérive du théologien protestant Bultmann : on affirme en effet que l’histoire ne s’intéresse guère à la foi. Toute tentative de présenter une donnée historique qui confirme l’histoire chrétienne est condamnée en tant qu’apologie de la foi. On soupçonne les chercheurs comme nous de ne pas faire de la véritable histoire, de la vraie recherche ; on croit que nous faisons une histoire et une recherche au service de la foi, dans le but de démontrer la foi à l’aide de l’histoire. C’est comme ça qu’on discrédite cette approche. Mais cela implique que la seule histoire qui ne mérite pas ce discrédit serait celle qui s’oppose à la foi. Avec ce désintérêt pour l’histoire, ces chercheurs finissent par affirmer ce qu’ils prétendaient éviter : que la seule histoire exacte, la seule qui ne puisse pas être qualifiée d’apologétique, c’est celle que se fait contre l’Église.
Au fond, les deux positions sont plus proches qu’il n’y paraît : l’une comme l’autre présupposent qu’histoire et Mystère sont incompatibles, elles ont la conviction que le Mystère ne peut pas être entré dans l’histoire. D’où le caractère irrationnel des deux positions : l’une refuse la foi chrétienne au nom de l’histoire, une histoire construite sur l’hypothèse qu’il est impossible qu’ait eu lieu ce que la foi affirme, l’Incarnation ; l’autre adhère à la foi indépendamment de l’histoire, et sans pouvoir rien affirmer sur son historicité, donnant ainsi à la foi un caractère irrationnel.
C’est la nature même de la raison qui nous oblige à reconnaître certaines données linguistiques et historiques. Si ces données sont authentiques, aucun préjugé ne peut les éliminer. De même que les préjugés des pharisiens ne pouvaient supprimer certains faits de la vie de Jésus, au point qu’ils étaient contraints de donner d’autres explications (sorcellerie, emprise du diable, etc.). C’est la même chose qui se produit aujourd’hui. On ne peut pas nier l’authenticité des faits simplement au nom d’un préjugé. Ses adversaires devront présenter leurs arguments devant le tribunal de la raison. Discréditer les données qui rendent témoignage à l’histoire chrétienne, sans même les avoir pris en compte, voilà qui démontre l’incapacité de la raison moderne à se confronter avec la réalité des faits.
Nous, nous croyons grâce à la rencontre que nous avons faite dans le présent avec l’Événement du Christ dans l’Église. Nous n’avons pas besoin de faire de l’apologie. Notre foi se base sur le miracle de la Présence du Christ dans notre vie au sein de l’Église. Mais nous nous réjouissons quand nous rencontrons dans l’histoire des données qui confirment ce que déjà nous vivons aujourd’hui. Ce genre d’étude ne prétend donc pas prouver la foi, mais bien évacuer les objections que l’histoire moderne a accumulées contre elle. Comme le dit saint Thomas dans la Summa contra Gentiles (I, 9) : quand il s’agit de vérités qui dépassent la raison, il ne faut pas prétendre convaincre l’adversaire avec des raisons (parce que l’insuffisance des raisons le conforterait dans son erreur, en lui permettant de penser que notre adhésion à la vérité s’appuie sur une motivation bien fragile). Mais on doit résoudre ses objections contre la vérité de la foi avec des arguments démontrables et dignes de confiance.
Une grande partie de la recherche moderne a échafaudé tout un tas d’objections contre le christianisme, en le voyant comme un événement historique fait de demi-vérités. Le rôle d’une vraie recherche est de vérifier la valeur de telles objections et de démontrer leur inconsistance.

Exemple de nouvelle culture
Cette recherche est un exemple de nouvelle culture, d’œcuménisme. C’est l’application du principe de saint Paul : « Passez tout au crible et gardez ce qui est bon . Une raison qui n’exclut pas a priori la possibilité que le mystère entre dans l’histoire, c’est-à-dire une raison qui est fidèle à sa nature est la seule capable de valoriser tout ce qu’il y a de valable dans la recherche moderne sur les Évangiles. C’ est pourquoi nous utilisons tous les instruments que la recherche moderne met à notre disposition (histoire, philologie, archéologie, papyrologie), du moment qu’ils peuvent servir à une connaissance plus approfondie des Évangiles et de la tradition chrétienne primitive. En reconnaissant ce qui est bon, sans rien exclure, on peut obtenir une image plus complète et plus exacte de l’Événement chrétien.
Vous ayant rencontrés de façon providentielle, c’est-à-dire par hasard, nous avons trouvé chez vous une mentalité identique sur le plan culturel, et cela nous a tout de suite rassemblés en un même mouvement.