Le Christ, l'ami le plus réel

Eveline est ivoirienne. Elle témoigne de sa découverte de l'expérience chrétienne, à travers la rencontre de la communauté de Communion et Libération.
Eveline, Abidjan - Côte d'Ivoire

Bonjour vieux père Paolo,
Je voudrais te parler des deux expériences que j'ai vécues et qui sont comme "cette présence puissante qui investit tout notre être" (don Carrón).
Le premier événement, c'est la grande retraite que nous avons eue au centre Padre Pio d'Angré en juillet 2013 dont le thème était: "qui nous séparera de l'Amour du Christ?" Tu as dit au cours de cette retraite que le témoignage c'est la communication d'une EXPÉRIENCE, que notre devoir est de montrer au monde que nous sommes des personnes, certes pècheresses , mais prises par le Christ. Et comme toujours, tu as mis l'accent sur la contemporanéité du Christ et la positivité du réel.
Et comme deuxième événement, j'ai eu l'honneur et la joie d'aller à Nairobi en octobre 2013 pour l'ARA (Assemblée des Responsables d'Afrique). Quel bonheur!
En lui-même, ce voyage était un événement parce que c'était la première fois que je quittais le territoire ivoirien et donc ma première expérience de l'avion, mais Dieu merci, ce premier voyage aérien s'est bien passé et j'ai compris que j'étais beaucoup plus courageuse que je ne le pensais.
Et nous voilà à Nairobi! Malgré le temps glacial, j'apprécie la ville et le centre Dimesse qui nous accueille. Dès qu'on rejoint les autres participants à l'ARA, je me rends compte que ce sont tous des visages que je découvre pour la première fois, mais à en juger par le sourire et la chaleur avec lesquels je suis accueillie, ce premier contact ressemble plutôt à des retrouvailles après un long moment de séparation.
Enfin, j'ai vu de mes propres yeux et j'ai pu toucher de mes mains don Carrón et mamma Rose; c'était une joie indescriptible!
J'ai beaucoup apprécié ces temps de questions-dialogue entre Carrón et les participants parce qu'il prenait d'abord le temps de comprendre le coeur de la question en "provoquant" celui qui l'avait posée et ensuite s'attelait à y répondre.
Un autre moment qui m'a beaucoup touchée, ce sont ces temps de chants, c'était tellement beau, tellement touchant, tellement pénétrant surtout avec Giacomo que j'ai affectueusement surnommé le rossignol parce qu'il a une voix magnifique, il chante super bien et même quand on ne comprend pas les paroles des chants, on comprend très bien qu'il vit ce qu'il chante, qu'il chante non seulement avec sa voix mais aussi avec son coeur et son âme. Et c'est tellement beau!
Et enfin, vieux père, tu sais quoi? La providence a voulu que je partage la chambre avec ma tata Mimi; mais rassure-toi, nous n'avons pas bavardé dans la chambre. Nous avons respecté la règle du silence jusqu'à la fin de la retraite.
Avec beaucoup de timidité mais surtout une grande joie, soutenue et encouragée par mamma Rose, Guido et Benny, j'ai partagé mon expérience du mouvement à tous les participants le 2ème jour de l'assemblée.
Je me suis sentie personnellement provoquée par Carrón quand il a demandé: "chaque communauté de notre mouvement fait-elle voir l'essentiel, c'est-à-dire le Christ?" parce que j'ai reformulé cette question en me demandant à moi même: "Eveline, fais-tu voir l'essentiel, le Christ?" et j'ai compris que j'étais loin de l'essentiel.
Don Carrón a aussi abordé la question de la maturité et je l'ai entendu dire ces paroles que tu ne cessais de me répéter quand tu étais ici. Il a dit que pour grandir, nous devons vivre intensément la réalité, nous n'avons pas besoin d'éliminer les circonstances car ce sont des occasions que le Mystère nous offre pour nous réaliser les circonstances sont le moyen par lequel le Mystère nous appelle et donc nous ne pouvons pas les manipuler. Tu te rappelles que tu me répétais toujours cela quand je me plaignais de mon boulot et que je voulais abandonner ?
Vraiment ça m'a fait du bien d'entendre Carrón nous dire à propos du Christ que "tout nous arrive selon Son dessein, selon Sa volonté et donc pour notre bien". C'est "le comprimé" que j'avale chaque matin avant de me lever et ça me fortifie.
Au début de l'assemblée, le vendredi soir, Carrón a dit: "nous sommes ici pour partager notre expérience, nos doutes, nos questions, pour nous témoigner les uns aux autres les raisons de notre foi". Et moi, c'est exactement ce que j'ai vécu au cours de ces 3 jours.
Je suis rentrée à Abidjan avec cette question et cette conclusion de Carrón: "le Christ est-il tellement réel qu'il me manque souvent? Si le Christ, l'ami le plus réel ne te manque pas, ce n'est pas normal."
Alors, je vis chaque jour en quémandant  ce manque, ce besoin et en laissant le soin au Mystère de me combler à travers les circonstances que j'affronte tous les jours.

Merci vieux père pour tout.

À très bientôt
Eveline