L'allégresse du commencement

Pour la journée de début d’année, la communauté de Paris a eu l’initiative un peu « folle », mais loin du formalisme automatique, de vivre une journée entière dans un désir de vivre ensemble.
Sandra, Paris

Parti en car très tôt, le matin du samedi 26 septembre, pour rejoindre l’Ile Bouchard près de Tours, le groupe s’est recueilli dans le lieu d’apparition de la Vierge Marie en 1947. « Je donnerai du bonheur aux familles » a été son message aux 4 petits enfants auxquels elle est apparue. Après le pique-nique il y eut la connexion via internet avec la leçon de Julian Carron, puis le retour sur Paris…. 600 km en une journée. Pourquoi ?
Voilà quelques témoignages.



Cette journée de début d’année a été marquante pour beaucoup d’entre nous. Elle a eu un écho tout particulier pour moi. J’ai senti un lien se renforcer, je me suis sentie inondée par une forme de beauté, je me suis sentie « re-éveillée ».
C’est pour cela que j’écris ce témoignage : je me suis sentie provoquée et ma première réaction a été de refuser une telle proposition. Mais j'ai pu dépasser cette position de refus parce que je ressens malgré tout cette main qui me tient, m’encourage. Plusieurs personnes dans leur confiance, leur attente, leur amour et bienveillance m’ont aussi aidé à surmonter cette peur et cela a été bien visible en ce jour particulier.
Tout d’abord, j’ai connu le désir, le désir de vivre cette journée. Dès la sonnerie du réveil à 6H30, (et Dieu sait combien l’épreuve du réveil matin m’est difficile en cette rentrée), tout était tellement facile, acceptable. Tout m’a semblé teinté d’une atmosphère particulière lorsque je traversais Paris en vélo. Paris qui s'éveillait doucement avait quelque chose d’enchanteur, de beau, de serein et vrai. Malgré l’absence de gens dans les rues, j’ai mesuré SA présence partout, Paris était pleine de LUI et mon cœur aussi.
Je me suis demandé, tout en pédalant : « Pourquoi même le banal de la vie ordinaire m’apparait souvent comme 'extra-ordinaire incroyablement beau'… Est-ce moi qui veux y voir un cadeau qu'il nous fait ? Pourquoi puis-je me satisfaire, me sentir enjouée de choses aussi infimes, aussi simples ? ».
A la fin de cette journée j’ai trouvé les prémices de réponses. Pourtant dans ma vie il m'a fallu beaucoup marcher, escalader, randonner, reprendre la route, me tromper, traverser des déserts, rencontrer des plaines fécondes…et débrancher le contrôle cérébral pour arriver à cette conclusion peu banale pour moi : Parce qu’Il a mis en mon cœur quelque chose (qui demande toujours à grandir) qui me permet d’éprouver une plénitude dans des moments aussi simples. Parce qu'IL me fait voir avec des yeux toujours neufs. Parce qu’il m’a fait don d’un regard qui cherche à saisir le beau et la vérité partout, chez tous. Parce qu’IL crée en moi l’attente de LE voir. Mais aussi pour reprendre Carròn : « Parce qu’Il gagne au coude à coude le chemin sur la nuit ».
Une deuxième expérience marquante de cette journée était de sentir que quelque chose qui se meut en moi, a grandi encore en ce lieu marial, en cette journée de rentrée. Une nouvelle provocation m’a été donnée. J’ai vécu cette journée comme une adresse personnelle, une invitation bienveillante à poursuivre sur le chemin que j’emprunte, à continuer à avancer malgré les provocations/incompréhensions extérieures, malgré les offenses que l’on peut recevoir.
Il était remarquable de voir combien ce lieu portait la promesse de la Vierge « Je donnerai du bonheur dans les familles », en offrant aussi en toute simplicité un espace pour aider à prier, à se confronter, être provoqué en soi, dans son couple ou au sein de sa famille… Marquant d’entendre la demande de prier aussi pour les pécheurs….et d’entendre ces mots résonner, prendre corps tout d’un coup.
Non pas qu’il m’était nécessaire d’avoir des témoignages d’apparition de la Vierge pour parvenir à sentir un lien plus intense ou animer le désir d’encore plus LA prier, mais je me suis trouvée invitée à vérifier ce que ce lien apportait à ma vie, à aller interroger ce désir de LA porter en moi tout au long de la journée.
Non pas qu’il me fallait entendre des expériences où Dieu vit, se fait chair en l’autre pour avoir la confirmation que je suis sur « la bonne route. Mais, à l’aune du témoignage - rapporté par Carron - de ce jeune homme amoureux qui faisait l’expérience du Christ incarné à travers l’être aimé, j’ai été saisie de comprendre à partir de ma propre expérience que SA présence m’apparait plus marquante, plus vivante à travers un autre (êtres aimés, famille, amis, élèves…), de mesurer que ma quête de LE trouver sur mon chemin ne m’est perceptible aujourd’hui qu’à travers la compagnie qui m’est donnée. Et que le chemin s’annonce (et ces 600 km ne sont qu’une petite partie !), malgré les difficultés à venir, plein de promesses, d’énigmes, de surprise de diversité, et d’amour.



La leçon de Carròn pour ce début d’année a été une vraie provocation pour moi. Surtout quand il a dit : "l'ironie de Dieu face à l’ingérence du pouvoir, c'est qu'Il offre une compagnie ». Quand je lis les actualités, je ne vois qu’une réponse « violente ». Pourquoi Dieu ne répond pas à ça, pourquoi ne règle-t-il pas le problème par lui-même ? Alors je me demande ce que nous avons, nous, comme proposition face aux problèmes ? Ce pèlerinage pour vivre ensemble cette journée de début d’année, prend ici tout son sens.
Agostino


Le matin j’ai été marquée par l’histoire de Jacqueline Aubry, qui avait vu l’apparition de la Vierge en 1947 quand elle était enfant. L'enseignement du signe de croix méditatif m’a rappelé l’importance de ne pas être dans le faire, mais dans l’être. Pour moi ceci fait écho à ce qu’a dit Carròn lors de la leçon de l’après-midi.
Evelyne


J’ai été frappée par la phrase « On n'est pas là pour faire des choses … La vie c’est naître et se laisser aimer ». Malgré le départ à 8H, la distance, le manque de temps de ceux qui travaillent, le manque d’argent des étudiants, je suis marquée par le nombre de participants et la facilité avec laquelle les gens sont venus avec la joie d’être ensemble, ce qui rend le moment encore plus fort.
Thérèse


J’ai été frappée par la phrase « Il suffit de naitre et de se laisser aimer » car je demande à la Vierge d’avoir cette disposition du cœur, de voir l’autre comme un bien et non pas comme un obstacle. En venant à la journée de début d’année, mon cœur a changé. Alors je me dis que ça valait la peine d’être venue, même si au départ il y avait la fatigue et la paresse de se lever tôt un samedi matin.
Mercedes


Ce que j’aime chez Carron c’est qu’il verbalise les questions auxquelles je ne peux pas répondre. Son expérience me rejoint aujourd’hui, dans ma vie quotidienne, alors qu’il vit loin de moi. J’ai fait ces 600 km aujourd’hui pour vérifier à nouveau cette vérité.
Gabrielle


Pour venir aujourd’hui, rien n’était gagné pour moi. Cela me semblait très compliqué, et j’ai finalement rejoint la communauté par le train, sans ma famille. J’étais en colère. Et pour le retour, je n’avais pas de train avant 21H30. Mais au dernier moment on m'a prévenu qu'il y avait une place de libre dans le car. Du coup je suis rentrée avec la communauté et je me dis que c’est la volonté de Dieu si je suis là !
Elena