"Le Créateur ne nous abandonne pas, il ne fait jamais marche arrière dans son projet d’amour, il ne regrette pas de nous avoir créés… Il ne nous abandonne pas, il ne nous laisse pas seuls, parce qu’il s’est définitivement uni à notre terre, et son amour nous conduit toujours à trouver de nouveaux chemins. Qu’il soit loué" ! (Laudato si' N 13 e 245).

Mes très chers Amis,
Ces paroles du Pape François décrivent bien le Mystère de Noël, la grandeur de la vie. Dans ces mots je vois un peu ce qui s’est passé cette année : un regard éveillé par un amour qui ne nous abandonne pas.

Il est très important de proposer un horizon positif aux jeunes marqués par le tourment de la vie et souvent trahis en ce qui est le plus en rapport avec elle : être aimés.
L’importance de la famille, de ses propres racines, de l’appartenance à un lieu humain est ici très ressentie. La nature ne ment pas.
Ces dernières années nous avons accompagné et soutenu le chemin de plusieurs jeunes vers leurs familles respectives. Il s’agit toujours d’un chemin difficile, qui dure plusieurs années et souvent plein de douleur parce qu’il évoque des blessures du passé. C’est une fatigue qui en vaut la peine : la réconciliation fait renaître la personne.

Un jour un garçon utilisait une image curieuse pour décrire le monde des jeunes de la rue : "Chacun de nous est arrivé ici en ville, porté comme les pierres par la plaine d’un torrent…chacun doit s’en sortir".

Le Centre Edimar-Princesse Grace depuis 2002 est une main tendue qui avec patience et ténacité cherche, à percevoir la moindre lueur de vie et à l’accompagner dans sa croissance.
C’est beau de voir des jeunes devenir conscients de ce qu’ils expérimentent, jusqu’à pouvoir dire que ce qu’ils ont rencontré les a rendus conscients que la vie est un miracle.
En tant qu’équipe d’éducateurs nous nous sentons interpellés par ce que Dieu suscite dans un domaine chargé de connotations négatives typiques des jeunes de la rue, drogués, jeunes sortis de prison et considérés comme des rebuts humains.

Mais là où palpite un peu de vie, la personne renaît, parce que le moi renaît d’une rencontre et c’est à ce lieu humain qu’il s’agrippe.
Il y a quelques mois j’étais vraiment ému voyant des jeunes, qui chez nous ont appris à lire et à écrire, recopier les phrases les plus significatives de la réunion du mercredi, un des moments les plus importants de la vie du Centre.

"Le Verbe s’est fait chair et il habite parmi nous".
Je pense souvent à ces mots quand je vais par la rue rencontrer les jeunes, "respirer le même air qu’eux"… me disait quelqu’un, étonné, il y a quelque temps.

La compagnie des jeunes est pour nous la confirmation que "Le Créateur ne regrette pas de nous avoir créés". Au moment où tu t’y attends le moins, cette étincelle de vie s’allume dans le cœur de quelqu’un que tu considérais comme perdu.
Nous sommes comme des sentinelles : nous épions la petite flamme que l’étincelle provoque.
Demandons à la Sainte Vierge de dire toujours ce OUI.

Meilleurs vœux de Noël.

Mes salutations à tout le monde.

Merci.

P. Maurizio