Le père Emile avec quelques amis de la communauté de CL du Cameroun

Jubilé de la miséricorde

Cameroun. Une journée de rencontre de la communauté de Communion et Libération à Yaoundé
Mireille (Cameroun)

Ô comme nous avons besoin de cette Miséricorde !!! Comme des mendiants, de véritables mendiants qui, les mains tendues vers Celui qu’ils supplient, attendent de croiser son regard, attendent de Lui un sourire, attendent de lui une caresse.

En union avec tout le Mouvement, nous avons vécu cette journée du 29/10/2016 avec le désir de Lui offrir la charge encore vibrante que nous avions et que nous portions avec tous les Camerounais. La charge dûe à l’accident de train qui est survenu une semaine avant, causant des centaines de morts et de blessés graves. Le père Emile, qui est venu nous accompagner dans la méditation de ce jubilé de la miséricorde, venait de la ville d’Eseka, ville devenue célèbre pour le sang versé dans cet accident. Ce qu’il nous proposait ce jour comme méditation, ne pouvait que commencer par ce que ses yeux avaient vu, les cris que ses oreilles avaient entendus. Tout comme les habitants d’Eseka, il était parmi ceux qui aidaient les survivants à sortir de la boue dans laquelle les wagons les avaient enterrés ou coincés entre les morceaux de fer. « Nous pouvons avoir un cœur dur, un cœur froid… » a– t- il dit mais, la réalité en face de nous, aussi dure qu’elle soit, peut être le lieu où nous expérimentons combien de fois Il nous rejoint. « En voyant toutes ces personnes réagir spontanément au secours de toutes les victimes, le souci étant de sauver le plus grand nombre de vies possibles, je n’ai pas pu m’empêcher de voir tous ces cœurs pleins d’empathie face à la misère de l’autre… ».
Forte était la demande vers laquelle nous étions orientés ce jour : « Seigneur je suis un pécheur : Viens avec Ta Miséricorde ».
On demande à celui qu’on aime, on demande parce qu’on se sent aimé. La demande de cette miséricorde, le désir de célébrer cette miséricorde, comme disait le père Emile, nous étranglait parce que nous nous rendions compte de notre propre misère. Il dit : miséricorde = misère et cœur… Mon cœur face à ma misère, le cœur d’un autre face à sa misère. Il nous a exhortés à avoir conscience de notre propre misère spirituelle, car la misère spirituelle engendre toutes les autres misères. La réalité nous secoue afin de nous réveiller à reconnaître cette misère qui est la nôtre, nous poussant ainsi à être disponibles, bénévoles pour que l’autre puisse se réveiller de sa misère à lui.

L’autre aspect de la miséricorde qu’il nous a aidé à voir est l’aspect de la vérité. Il nous a encouragé à vivre la vérité de ce que nous sommes, à vivre pleinement notre être. Si j’ai du mal à vivre ce que je suis moi-même, si mon mal n’est pas bien connu, la miséricorde sera pour moi comme un médicament qui ne correspond pas à la maladie dont je souffre. « Notre cœur est trop grand » a-t-il dit, « nous ne sommes pas capables de le remplir. » Que notre cœur soit toujours désireux d’être rempli, toujours à la recherche de cette miséricorde.

Les chants qui nous ont accompagnés, les textes que nous avons médités, le rosaire que nous avons récité (introduit par les méditations de don Giussani), nous ont nourri et régénéré avant de passer la Porte sainte de la Cathédrale Notre Dame de Yaoundé, et vivre la messe célébrée par Monseigneur Jean Mbarga, Archevêque de Yaoundé.

À Douala et à Kumbo, au même moment que nous à Yaoundé, nos amis vivaient eux aussi la célébration de cette année de la miséricorde. Nous pensions faire un geste ensemble pour tout le Cameroun mais, le climat d’insécurité général qui planait sur le pays nous a fait éviter tout déplacement.
Pour la soixantaine de personnes qui ont vécu ce pèlerinage à Yaoundé, le silence (Qu’Il vienne remplir le vide de notre vie) et la patience (liée au programme de l’Archevêque) observés sont nés du désir qu’a cette communauté à s’offrir et à s’abandonner.

Des occasions comme celles-ci, j'en demanderai encore et encore. Sans Sa présence, je ne suis capable de rien!!! J'ai tellement envie de Le voir agir, de savoir que tout ce que je fais, tout ce que je vis, je le fais et je le vis pour Lui,
avec lui.

Merci pour ce que vous êtes pour moi !