« Je suis Jésus avec la couronne d'épines et lui est moi dans ma souffrance »

Voici une lettre que Maria Grazia Bighin, de la Fraternité Saint Joseph, a écrite quelques semaines avant de mourir, le 15 décembre dernier, après une longue période de maladie.

La vie sur terre est terrible, un vrai martyre, un calvaire qu’il faut monter. Le pape François a raison de remettre la Croix au centre de la foi, non pas comme un fléau, non pas comme quelque chose de négatif, mais plutôt comme le commencement d’une modalité mystérieuse, mais réelle, à aimer. Quelle que soit la disposition dans laquelle je me trouve quand je vais à l’hôpital, même en état de rébellion intérieure, quand je sens comme des aiguilles qui transpercent ma chair, il n’y a pas de plus grand moment de mémoire : je suis Jésus avec la couronne d’épines, et Lui est avec moi dans ma souffrance. Certes, pour vivre ainsi, il faut l’ascèse de toute une vie, ainsi que le don de la grâce qui ne peut être obtenu que par les sacrements, le désir ardent et la prière. Le fait d’être immergée dans la Mater Ecclesiae (et pas dans une association quelconque !), nager avec Lui au large pour le salut des hommes, même de ceux que je ne connaîtrais jamais, est pour moi une grande chose. Toucher le sommet de ce que j’ai toujours désiré et qui vient “avant” moi et que je dois juste accepter, c’est une Grâce à toujours redemander, afin de ne pas s’arrêter à mi-chemin.

Maria Grazia, Buccinasco (Milan)