Le centuple dans une cellule, avec la vie de Don Giussani

Qu’il est beau de pouvoir partager la vie de don Giussani, un homme, un saint, conduit par l’Esprit Saint, à travers le grand travail accompli par Alberto Savorana

Qu’il est beau de pouvoir partager la vie de don Giussani, un homme, un saint, conduit par l’Esprit Saint, à travers le grand travail accompli par Alberto Savorana. Chaque soir dans ma cellule, après le dîner, nous éteignons la télévision et je lis un demi-chapitre à voix haute à mes deux codétenus (j’en suis à la moitié du livre). C’est une expérience qui recommence chaque jour que Dieu nous donne, une invitation constante à se réapproprier son temps, à travers l’amour et le dévouement au Christ, qui a animé cet évènement très beau qu’est CL. Étant donné le nombre de pages du livre, j’imaginais que je me lasserais assez rapidement de le lire, mais c’est le contraire qui arrive : plus on avance, et plus on est conquis. C’est bien vrai que celui-ci est déjà le « centuple ici-bas » pour lequel nous sommes faits : cent amis, cent rencontres, mais aussi la fatigue, cent fatigues… ce livre extraordinaire m’oblige à m’engager cent fois plus : en le lisant et en le vivant, il nous fait vivre le centuple de la beauté qu’il contient. Il y a quelque temps, mon codétenu albanais a dû passer cinq jours en cellule d’isolement, à cause d’une punition qu’on lui avait donnée l’an dernier. Le matin où on l’a emmené, j’étais bien triste ; je pensais à tout ce qu’il allait devoir traverser, à la solitude, au froid, à la faim (nous appelons la cellule d’isolement la “cellule lisse”, parce qu’il n’y a rien d’autre qu’un drap et une couverture). Dans le feu de l’action, au milieu de toute cette tristesse que j’éprouvais, il s’est retourné vers moi avant de partir il m’a dit avec une joie inattendue : « S’il te plait, laisse tomber le livre d’Alberto pour un petit moment, n’avance pas dans la lecture de l’histoire de don Giussani sans moi ! » J’étais scotché ! Face à tout ce qui l’attendait, sa pensée était tournée vers cela, vers l’histoire de don Giussani. Souvent, lorsque je lisais, j’étais ému ; nous étions émus ; nous avons souvent été étonnés ; j’ai souvent pensé à l’énorme travail de “copier-coller”, de recherche et d’interviews ; j’ai souvent pensé : « Mais moi, qui sait où j’étais dans les pensées de Jésus et de don Giussani pendant toutes ces années ! ». Puisque rien n’arrive par hasard, je suis certain que quelque part j’y étais moi aussi, parce qu’aujourd’hui je suis un homme nouveau, totalement saisi par Lui.

Alberto, Maison d’Arrêt, Côme