« Un jour, à l'angélus, j’ai fait un pas en avant... »

été enlevé, mais je regarde la réalité avec des yeux neufs. Son étreinte me rend heureuse et libre, et ma vie est plus simple

Cher père Carrón, je suis la maman d'un jeune garçon atteint d'une forme grave de psychose qui l'a presque conduit à la mort par anorexie. Il y a quatre ans, j'allais à la messe tous les matins, et je m’asseyais toujours au même endroit, sur les bancs de la travée de droite : j'étais angoissée, impuissante et seule. Je priais pour la guérison de mon fils, je demandais de l'aide dans la douleur, je demandais à Dieu de me donner la force pour supporter cette croix, je lui disais de me prendre moi plutôt que mon fils. Un jour, j’ai décidé de m’asseoir ailleurs, et je me suis installée sur un banc de la travée de gauche. J’ai alors remarqué un groupe de personnes qui assistait à la messe en priant et en chantant avec une intensité visible. Ils participaient à la messe chaque matin, et restaient ensuite pour réciter l’angélus ainsi qu’une autre prière particulière. Ils étaient souriants et paraissaient heureux. À la fin de la messe, ils se retrouvaient à l’extérieur de l'église pour échanger quelques mots. Il y avait quelque chose en eux, dans leur façon de regarder, qui me fascinait. Jour après jour, de banc en banc, je me suis rapprochée de ce groupe. Je me demandais : « Comment font-ils pour être toujours aussi souriants ? Ils n'ont certainement pas les mêmes problèmes que moi ». Je sentais grandir en moi le désir de m'unir à eux dans la prière. Un jour, j’ai fait un pas en avant et je me suis assise à côté d'eux pour l'angélus. Trois jours après, je participais à l'école de communauté, et quelques mois plus tard, je m’inscrivais à la Fraternité. Ma vie a changé. Rien n'est plus comme avant. Les problèmes quotidiens, la douleur, la maladie de mon fils, rien ne m'a été enlevé, mais je regarde la réalité avec des yeux neufs. Son étreinte me rend heureuse et libre, et ma vie est plus simple. Je me suis mise en mouvement. Je parle avec Jésus, et je parle de Jésus pendant la journée avec les personnes que je rencontre. Maintenant, je sais que je ne peux plus vivre sans Lui. Ceux qui m'entourent s'en sont rendu compte, et par ricochet, mon mari a commencé à vivre cette expérience. Toutes les personnes du mouvement que j'ai rencontrées jusqu'à présent sont des amis qui vivent leur vie en ayant Jésus dans le cœur, des personnes pour lesquelles Il vient avant toute autre chose. En eux, il y a le feu dont tu parles souvent. Le mouvement peut subir toutes les attaques possibles, mais ce qui compte pour moi, c'est ce que moi j'y ai rencontré et vu : des amis qui vivent en Jésus et pour Jésus, qui témoignent chaque jour de Sa Présence avec leur vie. La maladie de mon fils a été une grande épreuve. Au moment même où je n'ai plus demandé sa guérison et où je le Lui ai confié en disant : « Seigneur, que ta volonté soit faite », Jésus m'a rendu mon fils qui était mourant. Lors d'un après-midi d'été très chaud, il y a trois ans, mon fils – qui avait jusque-là toujours refusé les soins – a enfin décidé de prendre cette pilule qui pouvait lui sauver la vie, et le soir même, il a recommencé à se nourrir et a totalement changé d'attitude. Un miracle ! Le chemin est encore long, mais je ne suis plus angoissée. Mon fils va beaucoup mieux. Ce que je demande pour lui à Jésus et à la Vierge, c’est qu'ils soient à ses côtés et qu'il puisse recevoir la grâce et le don de la foi. Rien d'autre.

Laura, Monza