Une rencontre inattandue parmi les étals

La rencontre véritable entre deux personnes élimine tout faux-semblant et n’est possédée par aucune des deux, mais elle amène à la pleine vérité de l’autre

Il y a quelques jours, je suis allé avec quelques amis à un marché de quartier à Milan. Nous y avons distribué des invitations pour une présentation de la biographie de don Giussani. Je me suis arrêté près d’un étal géré par une femme et son fils. Nous avons commencé à parler des difficultés causées par la crise et de toutes ces personnes qui ne pensent qu’à « l’argent facile » ou à leur carrière. À un moment donné, le fils m’a dit : « De toute façon, la seule chose qui restera, la plus importante de toutes – car le reste disparaîtra – c’est la rencontre ». J’ai écarquillé les yeux et je lui ai demandé pourquoi. Il m’a répondu : « La rencontre véritable entre deux personnes élimine tout faux-semblant et n’est possédée par aucune des deux, mais elle amène à la pleine vérité de l’autre ». Je lui ai alors répondu : « Toi et moi, il y a un instant, nous n’étions même pas conscients de l’existence de l’autre. Et regarde maintenant… N’est-ce pas une rencontre ? » Il a alors commencé à me raconter son histoire, des situations délicates, l’amour pour ses enfants, la prison, les vols, la conscience claire de faire du mal, quelque chose qui ne collait pas. Il désirait être capturé et il a remercié quand cela est arrivé. Un jour, alors qu’il balayait la cour de la prison, une sœur lui a demandé pourquoi il avait l’air aussi content et il lui a répondu qu’il se sentait déjà riche intérieurement pour tout ce qu’il avait reçu : l’amour de sa femme, de ses enfants… Et parce qu’il a toujours eu la certitude que quelqu’un priait pour lui. Il a conclu ainsi : « Je voudrais donner quelque chose en échange pour tout ce que j’ai reçu, mais je ne sais pas comment faire ». Ému par ce flot de paroles qui venait directement de son cœur, j’ai commencé à lui parler de moi et du geste de la caritative des Banques alimentaires auquel je participe avec d’autres amis pour aider des familles dans le besoin. Il m’a dit alors avec empressement : « Je veux venir avec vous ! ».

Christian, Milan