On doit vivre ainsi chaque jour

Maintenant ma famille est plus sereine, ils ont plus confiance en ce que je suis en train de vivre et dans les personnes que je rencontre

Je suis rentrée en Colombie, après deux années passées en Italie, avec un feu dans le cœur qui ne s'explique que par l'expérience vécue avec mes amis italiens. Je souhaitais pouvoir transmettre cette expérience dans ma ville, à ma famille. Dès mon arrivée à Cali, j’ai cherché à rentrer en contact avec une jeune fille qui vit le mouvement depuis dix ans en Colombie. Nous avons alors commencé à faire l’école de communauté, avec un ami qui s’est joint à nous. J'ai essayé d'expliquer à ma famille, avec des mots, mais aussi par ma manière de vivre, ce qu'était le mouvement, ce que nous étions en train de commencer à faire. Malheureusement, en raison d'expériences et de rapports difficiles dans le passé, ma famille n'avait pas confiance. Ils m’ont même, lors d’une de nos discussions, invitée à faire attention, parce qu’ils ne voulaient pas qu’on me fasse du mal. Nous en sommes restés là, et j’ai continué à faire l'école de communauté avec mes amis. J’ai ensuite appris que les vacances du mouvement allaient avoir lieu en janvier, mais je savais que pour des raisons économiques je ne pouvais pas y aller. D’autant que ma famille n'était pas vraiment d'accord en raison des 10 heures de bus nécessaires pour rejoindre le lieu des vacances, la sécurité ici n'étant pas la même qu'en Italie. J'ai alors appelé don Marco, responsable du mouvement en Colombie, pour lui dire que je ne pourrais pas participer, mais il m’a dit : « L'argent n'est pas un problème, tu dois venir et connaître la communauté. Quand tu commenceras à travailler, tu pourras rembourser l’argent ». Puis, il s'est trouvé que Juanse, un ami de Bogota que j'avais connu au Meeting, était à Cali pour les vacances de Noël avec sa femme Mariala, et qu'ils pouvaient m'emmener aux vacances en voiture. Les signes étaient clairs ! Ainsi, après avoir parlé avec ma famille, en leur demandant de me faire confiance dans la décision que j'avais prise, je suis partie pour les vacances. J'ai fait le voyage avec Juanse, Mariala, leur fils Gabry et une autre amie, Lizeth : j'avais l'impression qu'ils étaient mes amis depuis toujours. Aux vacances, j'ai vécu une expérience fantastique. En effet, à la question : « Comment peut-on vivre ? », je ne pouvais que répondre : « On doit vivre comme cela, chaque jour ». Comme don Giussani. Comme ce que j'avais vécu en Italie et qui était identique ici en Colombie. J'ai connu des personnes merveilleuses, nous avons chanté, joué, participé à la messe... J'ai trouvé une famille d'amis. C'était comme si nous nous connaissions depuis toujours. Après les vacances, ils m’ont tous proposé leur aide dans ma recherche de travail, et Juanse et Mariala m’ont invitée à rester quelques jours chez eux à Bogota. J'ai compris que cette amitié ne changeait pas, qu’elle restait intacte même si j’étais à l'autre bout du monde, parce qu’elle était le visage du Christ présent. J'ai raconté tout cela à ma famille et je leur ai parlé des personnes merveilleuses que j'ai eu la chance de connaître. Ils se sont rendu compte de la générosité et de l'amour de ces amis, de leur préoccupation pour m'aider dans la recherche d'un travail. Et le miracle le plus grand c’est que maintenant ma famille est plus sereine, ils ont plus confiance en ce que je suis en train de vivre et dans les personnes que je rencontre. Je veux continuer et je prie pour vivre toujours ainsi, dans chaque détail, dans chaque rapport, dans chaque circonstance. Ce que j'avais essayé de leur faire comprendre avec des mots, avec ma vie, Lui leur a fait comprendre à travers ces vacances, à travers ces amis.

María Alexandra, Cali (Colombie)