Cher Carrón,
En rentrant à la maison dimanche, après la Retraite, je me suis aperçue de toute la portée de ces trois jours pour moi, et je ne te cache pas que, pendant tout le voyage de retour, j’ai eu un sentiment de manque total, car je ne voulais pas quitter cet endroit.
J'ai vécu beaucoup de choses au cours de ces derniers temps : je suis allée à la Cometa avec mes amis de l’association Par-Ici, pour découvrir cette réalité à l’origine de notre caritative ; j’ai participé à un congrès scientifique avec le laboratoire pour lequel je travaille et j’ai enchaîné avec les Exercices de la Fraternité que je vivais à Paris pour la première fois. La première question que je me posais était : « Comment ces choses sont-elles liées entre elles ? »
Par rapport à ce que nous avons vécu, je sens bien cette urgence de vivre, mais que c’est fatigant de rester face à toutes les difficultés que je rencontre, face aux questions que j’ai… Malgré tout, rien ne me correspond plus, rien n’est plus vrai que ce que tu nous as dit, c’est-à-dire que « seul un jugement peut nous faire comprendre un peu plus ce que nous vivons et nous permettre de vérifier si c’est notre effort qui prévaut face aux défis que nous devons affronter, ou si c’est un Autre ». Très souvent je crois pouvoir tout maîtriser en utilisant mes propres forces. Mais à la fin je reste triste et déçue. Et je m’aperçois de l’énorme différence qu’il y a quand je vis avec cette conscience et cette certitude que je ne suis qu’un instrument entre Ses mains, et que la seule raison valable de m’impliquer – que ce soit dans un rapport d’amitié, dans le travail, dans tout – c’est ce désir de Lui appartenir, Lui qui m’aime comme je suis, avec toutes mes limites, avec mes objections continuelles, mais aussi avec ce nœud au ventre qui vient de ce désir toujours plus vif d’avoir des réponses. Et cet Amour-là, cet Amour qui envahit ma vie, je le vois souvent à l’œuvre ; et si cela est un chemin, il ne me reste qu’à le demander continuellement. Lundi matin, je me suis réveillée et en allant travailler je me suis dit : « J'ai la nostalgie de Toi ! Une immense nostalgie ! Fais Seigneur que je puisse Te découvrir et Te voir au cours de cette journée. Fais que tous les manques et toutes les désillusions que je ressens ainsi que cette tristesse qui est en moi soient un signe de Ta présence.

Cristina, Paris