Vive les escaliers

Je souhaite à moi-même et à tous mes amis que les exercices que nous venons de vivre ensemble avec Carrón inaugurent « l’éveil définitif », qui est tout simplement d’accueillir Jésus avec un cœur d’enfant

Il est situé à la périphérie de Paris. Quand j’y pense, le petit village où j’ai vécu mon enfance pourrait entrer sans difficulté à l’intérieur du périmètre occupé par ce grand collège avec son étang, son magnifique parc boisé de plusieurs hectares, ses terrains sportifs, ses bâtiments éparpillés qu’on aurait souhaité plus attrayants, mais on ne peut pas tout avoir. Ici, presque tous les collèges sont comme celui-là. Les formes capricieuses des grands espaces verts compensent d’ailleurs amplement l’uniformité grise du béton des bâtisses, des installations sportives, des escaliers… Oui, des escaliers extérieurs. Il y en a pas mal et de tous formats, avec ou sans main courante. Car il y a des dénivelés un peu partout autour des blocs. Ce qui fait le charme de l’ensemble, mais pas la joie de certains usagers moins valides, comme moi ! Heureusement j’avais à ma disposition un ascenseur pour me rendre à ma petite chambre au quatrième étage d’un des blocs du collège, d’où la vue sur la ville est époustouflante, le soir surtout (d’autres amis étaient encore plus haut perchés que moi et tous gagnaient leur étage pedibus cum jambis). Summum de luxe, mon ascenseur « privé » était desservi par un aimable lift boy muni d’une série impressionnante de clefs qui ouvraient d’innombrables grilles et portes d’accès.
Ça c’est le cadre. Le même depuis quelques années. Le cadre d’un geste qui lui aussi se déroule chaque année apparemment de la même façon. Mais qui apporte chaque fois une nouveauté qui étonne, qui éveille et qui provoque. C’est ce que j’ai expérimenté cette année encore, et cette fois-ci même plus profondément que dans le passé (car on change !). Et il me faudra certainement du temps pour faire mien tout ce que j’ai reçu à Paris. Je souhaite à moi-même et à tous mes amis que les exercices que nous venons de vivre ensemble avec Carrón inaugurent « l’éveil définitif », qui est tout simplement d’accueillir Jésus avec un cœur d’enfant « afin que – j’espère citer assez correctement les paroles qu’il a dites – ses yeux deviennent les miens jusqu’au point de voir vibrer dans le regard des autres l’Être qui les constitue ».

Klaartje, Gand