Samedi matin je suis allée à la messe avec des anciens terroristes amis de mon mari, certains d'entre eux ont participé à des événements très graves. J'étais là, justement parce que mon mari a été l'un d'eux. Ensemble nous voulions commémorer la disparition d'un ami qui nous a quitté il y a un an. Avant que la messe ne commence, je les ai tous regardés et j'ai repensé à ce qui avait été dit à l'école de communauté à propos du fait que le Christ ne peut être réduit ni à une image ni à une série de valeurs. Comment pouvaient-ils être là, à participer à un geste incompréhensible pour la plupart ? Comment pouvaient ils assister à la messe si ce n'est parce qu'ils percevaient – même de manière lointaine - une Présence bonne pour eux ? Ils ont dépensé leur jeunesse à chercher quelqu'un ou quelque chose qui puisse les amener « au-delà » et en plaçant leur espoir dans des valeurs qui, même si elles étaient positives ont montré leurs limites. Ils ne se sont pas tous convertis, loin de là, mais tous ont reconnu en don Luigi Giussani et dans l'ami disparu la lueur de la Présence de quelqu'un qui peut accepter leur passé et donner un sens à leur présent. Et les voilà donc tous là, face à Lui, reconnaissant pour certains ou respectueux pour les autres. Tout cela vraiment ne peut se produire pour une image ou une série de de valeurs, cela arrive si Lui est présent, ici, avec et pour nous.

Lettre signée