Cette bonne nostalgie en buvant un café

Je suis plein de gratitude envers le Seigneur pour m’avoir fait vivre au travail une amitié fraternelle. La lettre qu’un collègue et ami m’a écrite le dernier jour de travail en est le témoignage le plus vrai

Cher père Julián, juste avant Noël, j’ai été licencié pour des motifs économiques - tout comme un grand nombre de mes collègues - de l’entreprise dans laquelle je travaillais depuis plus de 26 ans. Bien que cette situation ne soit pas facile, je suis plein de gratitude envers le Seigneur pour m’avoir fait vivre au travail une amitié fraternelle avec un petit groupe de collègues, découvrant ainsi, dans le partage quotidien de ma vie avec eux, la véritable et profonde signification de ce que veut dire être Fraternité. La lettre qu’un collègue et ami m’a écrite le dernier jour de travail en est le témoignage le plus vrai. « Cher Corrado, ce matin, en venant au travail, j’ai pensé que nous ne pourrions pas prendre notre café ensemble aujourd’hui, et je me suis donc arrêté au bar. Pendant que je sirotais mon café, j’ai été pris d’une grande nostalgie. Depuis deux ans, quand j’ai commencé à travailler dans le nouveau laboratoire, j’adorais, le matin, après avoir allumé mon ordinateur et vérifié que tu étais connecté, t’envoyer ce simple message :
« Café ? » C’était ce moment qui donnait l’envoi de la journée de travail. Ce moment ne sera plus et il me manquera. Mais ensuite, je me suis rendu compte que cette nostalgie était la nostalgie de quelque chose de plus grand que le café ou le repas pris ensemble, que toute la vie vécue ici, dans l’entreprise, ensemble. Je me suis rendu compte que c’était la nostalgie de Celui qui rendait ce café aussi bon, de Celui qui nous faisait nous chercher chaque matin. Et en me disant cela, mon cafard a comme disparu, parce que je me suis dit que toute cette nostalgie était le signe d’une nostalgie plus grande, celle de Sa présence qui peut nous soutenir face à toute situation. La nostalgie de Celui qui nous a fait nous rencontrer ici, au travail, et qui durant ces années nous a fait devenir toujours plus amis sur le chemin de la vie, que ce soit la vie professionnelle ou personnelle. Ce sera beau de continuer à nous raconter comment Il nous aide à vivre tous les défis que nous trouverons sur notre chemin, remplis de cette tranquillité et de cette certitude avec laquelle nous avons vécu toutes ces années. J’ai vu Sa puissance à l’œuvre hier, dans la façon avec laquelle tu as vécu une journée qui, j’imagine, a dû être très difficile : saluer les amis et les collègues avec lesquels tu as vécu tant d’années, laisser un travail qui te plaisait, tout ce qui aurait pu engendrer de la colère ou de la résignation. Mais tu l’as vécu avec sérénité et tranquillité. C’est Lui qui t’a donné cette sérénité et cette tranquillité, et Il me la donnera à moi aussi dans les difficultés qui pourront arriver. Lui qui rendait ce café aussi désirable chaque matin, rendra désirable le café que tu prendras avec de nouveaux collègues (le plus vite possible j’espère). Et ainsi, cette nostalgie apparue en buvant mon café ce matin, je voudrais l’avoir tous les matins de ma vie. Ciao, Vincenzo ».

Corrado, Monza