Une surabondance de grâce, voici le miracle

Dimanche 6 avril le Seigneur a appelé notre ami Marco (Zanco pour nous tous). Voici une lettre qu'il avait envoyée à don Carrón

Très cher don Julián, mon nom est Zanco, j'ai 52 ans, je suis marié avec Tiziana et j'ai trois filles. Il y a un an et demi j'ai découvert que j'avais un cancer. Depuis plus d'un an je fais des séances de chimiothérapie et radiothérapie avec des résultats qui ne sont hélas pas très bons mais je fais tout mon possible pour me soigner. Pendant toute l'année avec ma famille j'ai expérimenté le fait que le Seigneur ne nous donne rien au hasard et que nous sommes en mesure de supporter et affronter tout ce qui nous arrive car cela est vraiment pour notre bien, c'est pour quelque chose de plus pour notre vie. J'ai pu faire l'expérience de cela, le vivre dans ma propre vie. J'ai pu voir un miracle se produire chez les autres, non pas dans la guérison, mais dans le changement de leur propre cœur. Je suis entouré de centaines et de centaines d'amis attentionnés qui viennent me voir quotidiennement. Je suis soutenu par la foi en Jésus et Marie, voici la foi qui me donne la vraie force pour combattre et affronter la maladie. Tu nous as demandé de travailler cette année sur le thème de la « circonstance » et j'ai cherché à te suivre fidèlement. Par ailleurs, la prière ces derniers mois n'a fait que grandir : tout d'abord pour le Saint Père, pour don Giussani, pour toi, pour don Eugenio, don Alberto, pour le bien de l'Eglise, pour tous les amis souffrants, pour nos morts et pour tous ceux qui sont dans le besoin. Paradoxalement, plus le mal avance, plus la conscience de la surabondance de la Grâce devient présente dans ma vie et dans la nôtre. Ce qui nous arrive remplit notre cœur de joie et nos journées de liesse. Les amitiés, par exemple, se sont multipliées et nous ne les comptons plus, les moments de rencontre entre nous sont quotidiens. C'est difficile à dire, mais aujourd'hui c'est plus beau qu'avant : tout, chaque chose, apparaît plus vrai, davantage remplie de liesse, plus riche de sens. Même le rapport avec ma propre femme et mes filles n'a jamais été si beau et authentique. Nous avons connu de nouveaux amis et, à travers ces amis de nouveaux amis. Mes journées, mes soirées n'ont jamais été si riches de sens. Le soir nous sommes morts de fatigue, mais souvent nous n'arrivons pas à dormir tellement nous sommes contents et nous avons l'impression de perdre du temps quand nous fermons les yeux. Quand les médecins nous ont communiqué le diagnostic, Tiziana et moi nous n'avons pas pu faire autre chose que de tout confier la seule qui puisse accueillir cette douleur. En sortant de l'hôpital nous sommes montés au Sacro Monte de Varese pour nous confier à la Vierge. Depuis ce moment, nous nous sommes rendus compte que jour après jour nous étions entrain de changer ; depuis nous continuons à nous confier à elle. Le long de ce chemin de souffrance, même physique, fait d'hospitalisations, de longues périodes renfermé à la maison avec l'oxygène, le Seigneur ne nous a jamais laissés seuls une seule seconde. Il nous a entourés d'Amis, avec le grand A, des géants de la foi et de la charité. Les moments de partage et de communion entre nous se sont ainsi multipliés. Le travail sur l'école de communauté et les petits groupes de la Fraternité valent tous les soins, ils sont mon reconstituant, le médicament le plus efficace contre mon propre mal. Nous avons vraiment compris ce qui est écrit dans l'Affiche de Noël avec Dieu qui ne fournit pas un raisonnement pour tout expliquer, mais qui offre sa réponse sous la forme d'une Présence qui accompagne.

Zanco et Tiziana, Gavirate (Varese)