La rencontre avec ce petit groupe de Jeunesse Etudiante

Chacun a dans son cœur la capacité de juger ce qui est vrai, beau et juste

J’habite dans une ville des Etats Unis. Il y a un an, une fille protestante a rencontré notre petite communauté de GS, stimulée par le changement qu’elle avait pu observer chez un de ses amis venu nous rejoindre. Six mois plus tard elle est partie à l’université. Ça me comblait de stupeur de voir comment quelque chose d’apparemment si modeste que la rencontre ait une force indestructible (surtout là où il n’y a pas d’autres “structures” ou initiatives que les textes du mouvement et nos pauvres présences). Cette fille me posait beaucoup de questions, parfois polémiques, sur la doctrine, qui me semblaient insurmontables, étant donnée sa formation traditionnelle protestante en famille. Toutefois, tandis qu’elle me posait ces questions de manière théorique, son visage était chaque jour plus radieux. Et je lui disais souvent que pour comprendre ce genre de choses elle devait partir du point fondamental, c’est-à-dire de ce qu’elle avait entrevu et qui l’attirait. La semaine dernière, cette amie est rentrée chez elle pour les vacances, et elle s’est rendue avec sa famille à leur église, où sa tutor (qui avait soigné son éducation à la foi protestante) lui a exprimé sa perplexité, ayant su qu’elle avait participé à la messe avec les jeunes universitaires. Sa tutor lui a dit qu’elle était préoccupée qu’elle ne parvienne plus à distinguer le vrai du faux. Notre amie lui a répondu qu’elle était sûre que chacun a dans son cœur la capacité de juger ce qui est vrai, beau et juste. Elle m’a dit qu’elle est en train de se préparer pour recevoir les sacrements. Alors je lui ai demandé : « Mais est-ce que tu sais que dans la formule que tu devras prononcer, tu devras dire que tu crois à tout ce que dit l’Eglise Catholique ? Comment feras-tu avec toutes les objections que tu avais ? ». Elle m’a répondu : « Je suis sûre de certaines choses, pas nombreuses, mais suffisantes. Avec le temps, je comprendrai le reste ». Très souvent, en cette dernière période, j’ai pensé à une phrase que j’ai entendue du père Giussani à l’occasion de son dernier anniversaire (j’avais été le visiter avec des amis) : « Que Dieu est grand, ou plutôt, que cet homme, Jésus de Nazareth, est grand ! ». A l’époque je n’avais pas frissonné en entendant cette phrase, mais après neuf ans elle jaillit de mes entrailles et je n’en trouve pas une de meilleure. « Qui es-Tu, Jésus, qui as cette puissance, qui parviens à fasciner autant, que rien n’a plus le pouvoir de te chasser ? Tu es plus réel que le réel ! » Et quelle actualité et efficacité a la méthode du père Giussani : c’est un rocher sur lequel tu construis ta vie. Le jour suivant j’ai été communié de manière différente. Et sa Présence me remplissait de silence.

Lettre signée