Maintenant, nous sommes plus frères que des frères

Nous nous aidons à reconnaître le Christ dans la vie chaotique de Lagos, et les exemples racontés par l’un d’entre nous deviennent un soutien pour les autres

Cela fait trois ans que j’ai rencontré le mouvement et, chaque année, quelque chose de nouveau me surprend. Cette fois-ci, j’ai découvert le “petit groupe de Fraternité”. Un jour, Barbara me dit : « Tu viens samedi chez Vivian ? Elle va former un groupe de Fraternité et demande si tu veux en faire partie ; il y aura aussi Nyemeka et Steve ». J’ai répondu : « Bien sûr, je viens », même si je ne comprenais pas bien de quel type de petit groupe il s’agissait. Nous arrivons ponctuellement à trois heures chez Vivian et nous nous installons autour de la table. Je me rends compte tout de suite que c’est du sérieux : Barbara sort le livre de la Fraternité et commence à lire. Vivian explique ce qui l’a poussée à nous demander de former ce petit groupe : tous les quatre, nous avions exprimé, en diverses occasions, le désir de nous engager plus avant dans le mouvement. On commence à discuter du prieur, de la règle, des moments où nous rencontrer. Je ne m’attendais pas à quelque chose d’aussi organisé, et tout à coup, je me dis que, peut-être, j’aurais dû choisir calmement avec qui y participer. Mais Jésus m’avait attirée dans ce lieu. Pour tout l’or du monde, je n’aurais pas renoncé ! Même l’idée que je devrais annoncer à mon mari un nouvel engagement, ne m’a pas arrêtée. À l’unanimité, Vivian est nommée prieure, nous décidons de la prière à dire ensemble à l’Angelus, trois fois par jour, et des moments où faire silence. Nous habitons loin les uns des autres mais nous le ferons ensemble malgré tout, chacun chez soi. Quand ? De cinq heures et demie à six heures du matin, avant que chacun parte travailler.
En rentrant à la maison, je souriais intérieurement en pensant : « Vraiment, Jésus, tu veux tout prendre ! » L’union qui s’était créée entre nous quatre était vraiment une chose de l’Autre monde. Nous sommes tellement différents, nous avons des vies et des origines différentes ; et puis, je suis grand-mère, Vivian est maman, Nyemeka et Steve pourraient être mes enfants. Pourtant, cela n’a pas d’importance.
Maintenant, nous sommes plus frères que des frères. Nous nous aidons à reconnaître le Christ dans la vie chaotique de Lagos, et les exemples racontés par l’un d’entre nous deviennent un soutien pour les autres ; les fatigues, une fois partagées, deviennent des occasions pour grandir, des occasions de joie, de plus de joie. Quand je me réveille le matin à cinq heures et demie, je m’étonne. Si je ne sentais pas que le Christ est avec nous, pourquoi est-ce que je me lèverais ? J’ai dit mon « oui » ce samedi-là et Jésus m’a donné une compagnie qui est cent fois au-delà de ce que j’aurais pu imaginer.

Paola, Lagos (Nigéria)