Cher Carrón, j’ai terminé mon travail au bureau où j’ai fait un stage pratique de six mois en Espagne. Vendredi, le dernier jour, un de mes collègues m’a dit: « Manu, je suis vraiment reconnaissant de t’avoir rencontrée et d’avoir pu travailler avec toi. J’ai remarqué que pour toi le travail n’a pas été un poids ni un devoir, mais qu’il est devenu ton travail, à tel point que continuer ce que tu as fait jusqu’ici m’impressionne, je ne suis pas sûr d’en être capable. Nous avons eu tant de stagiaires ces années-ci, mais toi tu as apporté quelque chose de nouveau au bureau ». La même matinée, mon architecte en chef, qui est à l’hôpital depuis janvier pour une tumeur, m’a appelée : « Manu, je suis triste de ne pas avoir pu profiter de ta présence les derniers mois. Quand tu es arrivée, j’ai remarqué ta façon différente d’être avec les autres, le sérieux avec lequel tu faisais ton boulot et ces mois-ci, en apprenant l’enthousiasme que tu suscitait chez mes collègues, et en travaillant moi-même avec toi par email, j’ai eu la confirmation que ta présence a été importante, qu’elle a changé notre façon de travailler ». Je ne voulais pas, mais je me suis mise à pleurer devant tout le bureau, émue parce vraiment 'Il renouvelle toute chose'. J’ai commencé le stage en novembre, conditionnée par la peur face à mes capacités : un travail dans un bureau assez renommé, une nouvelle langue. Tout me semblait être un énorme obstacle, une chose qui n’était pas faite pour moi, souvent j’ai pensé avoir fait le mauvais choix. Chaque matin je me réveillais très agitée avec en tête ce que j’avais lu des milliers de fois et qui aujourd’hui nous est reproposé dans l’Ecole de Communauté : « Tout ce qui arrive, Dieu le permet pour la maturation de ceux qu’Il s’est choisi ». Je ne comprenais rien, mais je ne pouvais nier qu’une telle phrase présentait une attraction et une promesse tellement grandes pour ma vie que je ne pouvais pas et ne peux pas m’empêcher de la vérifier ces mois-ci Ce que mes chefs m’ont dit m’a comblé de gratitude et de stupeur en reconnaissant Celui qui vraiment a permis ce changement. Qu’est ce qui s’est passé pour que je m’attache tant à ce lieu de travail ? Qui me renouvelle et renouvelle les choses qui me sont données, qui finalement a choisi de me mettre justement là ? Car aussi longtemps que le choix venait de moi, tout allait mal. C’est Lui qui est arrivé, Lui et sa grâce pour que je reconnaisse Celui qui me préfère et m’aime, qui se sert de mon rien pour montrer Sa diversité au monde. De toute façon, que les choses se renouvellent tout en restant les mêmes, est une chose de l’autre monde « dans ce monde ». Le Christ est vraiment si concret qu’il change ma façon de travailler.

Emanuela