Le week-end que nous avons passé avec 34 jeunes a été extraordinaire.
Qui aurait pu penser que ces jeunes d'horizons sociaux, culturels, religieux si divers puissent montrer une telle unité ?
A vrai dire, je craignais que ce soit impossible et je me demandais si je ne prenais pas un risque trop important.
En fait, cela valait vraiment la peine de faire confiance à Silvio qui venait avec les jeunes de son lycée et à toi qui m'avais dit au téléphone quelques jours avant, quand je te donnais le programme du week-end, que tu venais pour me voir !
En effet, j'ai vu des jeunes d'une simplicité et d'une ouverture qui sont pour moi le signe d'une demande d'infini, d'une soif de vie. Cela m'a beaucoup frappé et me conduit à reconnaître que j'ai la même attente.
Bien sûr, il y a eu des imperfections dans l'organisation, les chants... Mais cela n'a pas altéré cette beauté qui était sous nos yeux. C'est pour moi la manifestation évidente du mystère parmi nous, comme me l'écrivait Jeff le lendemain : "Hier matin face à la beauté incroyable de vous voir jouer tous ensemble comme si vous vous connaissiez tous depuis toujours, je me demandais qu'est ce qui rend cela possible ? Et j'avais vraiment le vertige de me rendre compte que tout cela est le fruit du mystère".
Je n'ose pas toujours reconnaître l'origine de cette beauté que je vois, soit par scepticisme soit par une résistance aveugle.
Mais cette fois, l'évidence était trop forte et a vaincu toute résistance. Il suffisait de voir les visages épanouis des jeunes qui ne s'étaient pas choisis, qui étaient réunis autour d'une même proposition, qui ne voulaient plus se quitter, pour reconnaître que c'est un Autre qui fait tout et qui en l'occurrence était réellement présent au milieu de nous. Comme me le disait Silvio aujourd'hui, leurs visages sont autant de miroirs de ce que nous sommes et de ce pour quoi nous sommes faits.
Nous avons besoin d'eux pour reconnaître Sa Présence et faire mémoire de la beauté de ce que nous avons rencontré.
Pour moi, le signe le plus évident de tout cela est de constater que je suis revenu changé de ce week-end. Un horizon nouveau s'est ouvert devant moi. Les soucis de la vie n'ont pas disparu mais mon regard est devenu positif avec le désir d'accepter que la réalité m'est donnée et qu'elle a un sens que je demande à découvrir chaque matin.
Merci.

François Musereau, Poitiers