Une découverte continue

Ce que j’ai devant les yeux à l’École de communauté, peut-être parce que, maintenant, je la vis avec une nécessité plus pressante, c’est un « continuel dépassement des limites des possibilités humaines »

Ce que j’ai devant les yeux à l’École de communauté, peut-être parce que, maintenant, je la vis avec une nécessité plus pressante, c’est un « continuel dépassement des limites des possibilités humaines ». C’est là le signe de sa Présence, comme en ont témoigné certains d’entre nous lors de la dernière École de communauté.
Par exemple M., dont j’ai appris que son petit-fils de 14 ans se drogue en compagnie de jeunes de son âge. Elle a pris les choses en mains, avec la famille, en affirmant que ce qui manque, c’est un chemin de foi. Pour de tels cas, dans l’école de ce jeune, où il n’y existe même plus d’heure de religion, l’unique solution jusqu’alors était l’expulsion. Mais elle est allée proposer à la direction que les jeunes commencent une caritative, ensemble, avec elle. La directrice est enthousiaste.
Il y a aussi C. qui, face à l’application mécanique du règlement dans son école, dit publiquement qu’en agissant ainsi, on écrase la personne puisqu’on ne tient pas compte de ses nécessités. Et elle découvre ensuite, devant les yeux éberlués des autres, que sa certitude est solide : elle fait continuellement l’expérience d’un regard qui l’embrasse et répond à son besoin le plus vrai.
Il y a encore C. Elle a une amie avec qui elle a suivi tout son cursus scolaire. Cette amie l’appelle continuellement, abattue, dépressive, se lamentant sans cesse, au point que C. ne répond plus au téléphone. Jusqu’au moment où, il y a quinze jours, alors qu’elle était en train de lire un passage sur ‘l’expérience’, cette amie l’appelle ; elle décide de lui répondre. L’amie est comme elle est toujours, mais C., non. Elle lui dit que la seule différence entre elles deux, c’est qu’elle-même a découvert un chemin où elle est éduquée à la foi, et que c’est la seule chose qui la rende heureuse. Ce n’est pas une « communauté thérapeutique », c’est tout ce qu’elle a dans la vie, c’est toute sa vie. Maintenant, tous les jours, quand son amie l’appelle, elles font ensemble l’école de communauté.
Il y a enfin D. Il raconte que, dans le trafic automobile, on voit quantité de personnes fâchées et violentes. Mais, si un automobiliste l’insulte, il peut porter un regard différent sur son humanité, son destin.
Cette chose nouvelle est en train de m’arriver, à moi aussi, dans les rapports de travail, avec une collègue en particulier : je me découvre une passion pour le cri de son cœur, une passion pour qu’elle Le rencontre.

Daniela, Lima (Pérou)