Le désir d’infini va au-delà des droits

J’ai été frappé par ce désir d’infini : soit on en a l’intuition, comme de nombreux poètes que j’étudie, mais cela reste un concept abstrait, soit on le rencontre en faisant une expérience que l’on peut vérifier

Samedi soir, je suis allé dîner chez ma tante. Son mari, politiquement de gauche, s’est mis à parler de la lutte des « non hétérosexuels », pour la reconnaissance de leurs droits civiques, et soutenait que, comme nous sommes tous égaux, ceux qui ne sont pas hétérosexuels doivent avoir les mêmes droits que les autres, y compris le mariage et l’adoption. D’autres invités ont pris part à la discussion. J’avais décidé de ne pas intervenir, pour éviter l’affrontement dialectique. Mais je me suis rappelé la vidéo des 60 ans du Mouvement, qui m’avait frappé par son ouverture au monde. Alors, je suis allé m’asseoir à côté de mon oncle.
Tout d’abord, je lui demande de quoi, selon lui, ont besoin les « non hétérosexuels ». Il me répond qu’ils ont besoin de compréhension, et que les droits ne suffisent pas si cette compréhension n’existe pas, ce que je reconnais aussi. Il me dit que, tous, nous devrions nous engager à instaurer une nouvelle culture qui valorise la nature humaine. Je lui demande quelle est, selon lui, la valeur de la nature humaine. Il me répond alors : « Ce que l’homme fait durant sa vie », spécialement son travail ; les plus âgés attendent la mort, lui voudrait continuer à vivre. À ce moment-là, mon oncle et moi avions un désir insatiable de vivre toujours. Or aucun droit ne peut nous donner la vie éternelle. J’ai été frappé par ce désir d’infini : soit on en a l’intuition, comme de nombreux poètes que j’étudie, mais cela reste un concept abstrait, soit on le rencontre en faisant une expérience que l’on peut vérifier. A la fin de notre conversation, il m’a dit « Nous deux, on se comprend » et, même s’il a une opinion différente de la mienne, il veut me revoir pour que nous continuions à discuter.

Tommaso, Florence