Cet été, Rimini est devenu le centre de mon univers ; et tout ce qui s’est passé semble s’être ancré de façon sérieuse et durable dans ma vie. Toute une série d’évènements présents et passés qui étaient fortement entrelacés se sont finalement démêlés. Je pensais naïvement qu’il s’agissait de vacances comme les autres et que l’aventure serait terminée dès mon retour à la maison. Mais non ! Avant de partir, beaucoup de choses m’ont été dites sur le Meeting, sur ses expositions intéressantes, mais ce n’est pas ça qui m’a le plus touchée.

J’ai en premier lieu été bouleversée par ce que j’ai vu des rapports entre personnes, entre amis. En voyant l’ouverture qu’ils avaient entre eux, leur joie sincère lorsqu’ils se rencontraient, je me demandais continuellement : « Mais moi, à la maison, est-ce que j’exprime mes sentiments de cette façon quand je rencontre quelqu’un ? Cela peut éventuellement m’arriver avec un ou deux amis intimes que je n’ai plus vus depuis longtemps… Mais ici, vous êtes si nombreux ». Je me suis rappelée mes années de lycée, les difficultés que j’avais à m’insérer dans un groupe, et le grand désir que j’ai eu pendant longtemps, mon seul grand désir, celui d’avoir un vrai ami à mes côtés.

J’ai aussi été touchée par les rapports absolument incroyables que j’ai pu voir au sein de certaines familles. Non pas que ma famille soit mauvaise – j’ai des parents absolument géniaux – mais je me suis rendu compte que je ne me souvenais même pas de la dernière fois où j’avais dit à ma mère que je l’aimais. Avant de venir au Meeting, j’avais glané quelques informations sur le mouvement, ses initiatives, ses activités. Mais en réalité, je ne savais pas grand-chose. À Rimini, je me suis rendu compte qu’il y avait quelque chose qui vous unissait, que vous aviez tous quelque chose qui remplissait votre vie, qui lui donnait un sens, et que cette chose vous donnait une grande joie, qu’elle était ce « centre » vers lequel vous tendez. Et c’est précisément là que j’ai compris que ce centre était le Christ.

En troisième lieu, je me suis rendu compte que je savais peu de chose sur le Christ et sur l’orthodoxie. En fait, j’en étais déjà consciente, mais cela ne me dérangeait pas plus que ça. Mais au Meeting, quelque chose m’a attiré irrésistiblement vers l’Église. Je trouvais vraiment intéressant de découvrir ce qu’il y avait dedans, de chercher à comprendre ce qui vous permettait d’être ce que vous êtes, ce qui pouvait tenir ensemble un si grand nombre de personnes, de découvrir pourquoi vous savez et comprenez une chose que, pour l’instant, je ne sais pas, que je ne comprends pas. La chose la plus surprenante est que vous ne m’avez rien raconté de tout cela, que vous viviez simplement votre vie ; mais dans votre vie la Présence resplendissait d’une façon évidente.

J’ai enfin été marquée par le fait que vous soyez si nombreux, d’âges et de conditions sociales si différents. Et je n’ai pas remarqué de rapports typiques « chef - subalterne» ou « professeur - étudiant » qui ont toujours quelque chose d’officiel et de très formel. J’ai au contraire remarqué des rapports plus du genre « amis plus âgés - amis plus jeunes ». Après avoir vu cela, j’ai essayé de me rappeler le nom d’un professeur d’université avec qui j’aurais pu avoir un rapport de ce genre, mais je n’ai pas trouvé.

En conclusion, vous avez chamboulé ma vie. Ou bien, il se peut que se soit le contraire, que vous ayez plutôt tout remis en place. Aujourd’hui, il y a beaucoup de choses qui se passent sans que je les comprenne encore, et je ne sais pas de quoi le futur sera fait. Mais je me rends compte que « quelque chose » de grand et d’important m’est arrivé, et je suis curieuse de voir comment tout cela va évoluer.

Irina, Kiev (Ukraine)