Retour anticipé des Maldives

Je voyais nos enfants chanter et participer à ce geste, et je me disais qu’à travers ce “sacrifice” des vacances aux Maldives nous étions en train de les éduquer : le plus important est d’appartenir à l’Église

À peine avons-nous eu connaissance de la rencontre avec le Pape que mon mari et moi avons réservé les billets d’avion ainsi que l’hôtel pour nous et nos trois enfants. Et nous en avons profité pour inviter une famille qui nous suit de près dans notre parcours avec le mouvement. Mais quelques mois plus tard, le groupe d’entrepreneurs dont mon mari est vice-président a décidé d’organiser un voyage aux Maldives, un voyage ou les familles aussi étaient invitées. Et ce voyage aux Maldives tombait pile la semaine de la rencontre avec le Pape. Nous avons tout essayé pour changer la date de ce voyage, mais en vain. Quel dilemme ! Nous avons discuté pendant plusieurs jours avec mon mari pour savoir ce qu’il fallait faire. Je ne voulais pas renoncer à l’accompagner, mais j’étais gênée à cause des personnes qu’on avait invitées à Rome. Une de mes amies, une Memores Domini, m’a alors fait remarquer qu’il n’était pas juste que je me pose le problème par rapport à la famille que j’avais invitée, mais que je devrais plutôt prendre en compte le fait que le Pape nous convoquait. Finalement, nous avons décidé de partir et de revenir trois jours avant la fin du séjour, afin de pourvoir nous rendre à Rome le 7 mars. Au cours de ces vacances, chaque repas a été une occasion de parler non seulement de travail, mais aussi de notre décision d’anticiper notre retour ; et c’est tout naturellement qu’au cours des discussions nous avons été amenés à parler de notre foi, du Pape, de notre vie. De plus, ce retour anticipé a obligé le président à réorganiser le programme de la semaine (réunions de travail, dîners de gala, etc.) pour pouvoir tenir compte de nous. Et nous avons aussi dû dire simplement à nos enfants (l’aîné a 12 ans, suivi de jumeaux de 9 ans) pourquoi nous avions décidé de rentrer avant – et ils n’ont pas caché leur déception – en leur expliquant que si nous avions décidé d’aller à Rome, c’était par gratitude envers la paternité du Pape et celle de don Giussani, sans lequel le mouvement n’existerait pas… et eux non plus puisque mon mari et moi nous sommes rencontrés dans le cadre de cette expérience. À Rome, nous avons ressenti de manière flagrante que nous appartenions à un peuple : pendant qu’on attendait le Pape, assis par terre, je voyais nos enfants chanter et participer à ce geste, et je me disais qu’à travers ce “sacrifice” des vacances aux Maldives nous étions en train de les éduquer : le plus important est d’appartenir à l’Église.

Anna et Maurizio, Catane