Ma pensée va à mes camarades de classe

Je me suis redécouverte encore plus amoureuse et reconnaissante pour la rencontre que j’ai faite il y a trois ans et que je continue de refaire, et pour cette compagnie qui m’accompagne

Cette année je suis partie pour le Triduum de Gs avec un peu de mélancolie et de prétention. Ces derniers mois ont été difficiles pour moi : l’école me demandait un grand engagement mais les résultats n’étaient pas proportionnels, de plus avec mes camarades de classe les choses n’étaient pas faciles. L’audience avec le Pape m’a ultérieurement secouée : ce qu’il a dit était tellement beau, mais en même temps si loin de moi, que quand il nous a rappelé que le Christ est notre « seul centre », je n’ai pu rien faire d’autre que pleurer.
J’avais hâte de partir pour le Triduum, justement pour pouvoir retrouver cette Beauté avec le « b » majuscule. Jeudi soir, j’ai compris pourquoi j’y étais : chaque fois que j’ai un problème, j’ai besoin de revoir les visages qui me sont chers et qui m’accompagnent dans la vie. Ils sont pour moi « le signe le plus clair que le Christ est là, ils sont le visage du Christ », comme le disait le père Giussani. « Tout recommence dans une rencontre », une rencontre que je refais à chaque Ecole de communauté, à chaque vacance, à chaque chant ou prière faite ensemble. Et que l’excès de fatigue ou la déception à l’école m’empêchaient de refaire. Puis le père José Medina a commencé la leçon : « Moi, le Christ m'intéresse, parce qu'avec Lui je peux vivre dans la plénitude l’instant présent ». C’est ce que je veux moi aussi : vivre avec Lui. Contrecoup ultérieur, tout aussi correspondant.
« Il faut se laisser toucher par le choc de la réalité, percevoir le drame d’être des hommes. Il faut crier face à l’expérience de chaque jour, il faut crier, ne pas se rendre. Je veux vivre comme un homme, je veux vivre comme un mendiant ».
Je me suis redécouverte encore plus amoureuse et reconnaissante pour la rencontre que j’ai faite il y a trois ans et que je continue de refaire, et pour cette compagnie qui m’accompagne. Comme l’a dit le pape François : « la morale chrétienne n’est pas de ne jamais tomber, mais de se relever toujours, grâce à Sa main qui nous saisit ». Une fois rentrée à l’hôtel le soir, j’ai ressenti l’exigence de Lui être encore plus proche. J’ai récité les Complies avec mes copines et une forte émotion m’a saisie en pensant à ce que je vivais et à la chance d’avoir rencontré « l’amour de mon âme ». Et la dernière pensée de cette journée a été pour mes camarades de classe : une grande tendresse pour eux qui sont encore en train de chercher ce que j’ai déjà découvert.

Anna, Arezzo