Lundi 27 avril, mon portable sonne : c’est mon mari, je pense. Son appel habituel pour se défouler du travail. Il a soixante ans et après avoir arrêté son activité à cause de la crise, il est resté au chômage pendant deux ans. Puis il a eu la grande grâce de trouver un travail. Mais à son âge il est difficile de recommencer : le milieu, les relations, tout est nouveau et il est inévitable de faire face à des incompréhensions et des problèmes.
Voilà pourquoi je réponds au téléphone avec une certaine appréhension.
Il me souhaite une bonne journée, il me rappelle quelque chose que je dois faire, je lui demande comment il va. Je lui recommande d’essayer d’être serein… un moment de silence et il me répond : « Mais est-ce qu'on a été aux Exercices pour rien ? Moi aujourd'hui je suis en paix ». Un nœud me serre la gorge : après quarante ans de mouvement c'est la première fois que ça arrive. Ce n'est pas de la théorie, c'est vraiment quelque chose qui se passe maintenant. La surprise de la leçon de Giussani a été vraiment belle et touchante, mais sans le travail de personnalisation du chemin de foi que toi, père Carrón, tu nous fais faire en ce moment, elle serait resté telle quelle (belle et touchante). Merci de nous conduire de manière humble et sûre, car je commence à me regarder de manière différente. Ma limite, ma fragilité, mes fautes deviennent demande, prière de miséricorde.

Giovanna, Lecco