Le chemin de croix des enfants (et de la police)

« Vous avez amené la vie dans notre quartier ! ». Par ces mots, un agent de Police nous a salués à la fin du Chemin de Croix de l’école primaire Andrea Mandelli

« Vous avez amené la vie dans notre quartier ! ». Par ces mots, un agent de Police nous a salués à la fin du Chemin de Croix de l’école primaire Andrea Mandelli.
C’était un matin spécial : en file deux par deux, un rameau d’olivier à la main, les élèves marchaient dans les rues du quartier, accompagnés par leurs institutrices. Destination : le Sanctuaire de Sainte Marie à la Fontaine. Nous étions escortés par deux agents de la Police locale, qui ont très vite exprimé leur étonnement pour le grand nombre d’enfants et pour l’attention avec laquelle nous, les adultes, étions avec eux. Arrivés au Sanctuaire, un agent nous a pris en photo : il veut montrer à ses collègues quelque chose d'« extraordinaire ». Le geste se déroule dans la simplicité et essentialité, suivi par le goûter et un moment de jeux. Aucun d’entre nous ne s’aperçoit de la présence des agents. Ils nous ramènent à l’école et les enfants rentrent dans leurs classes. Je m’arrête un moment pour remercier les agents et les saluer. Ils sont étonnés. Ils me demandent : « Avez-vous vu les gens qui nous regardaient ? A quel point ils étaient contents de voir des adultes, des enseignants qui accompagnaient autant d’enfants… deux cent cinquante ! »
L'autre agent ajoute : « C'est rare qu'on doive arrêter autant de voitures sans recevoir les plaintes des conducteurs ». Puis ils me racontent leur expérience : « Souvent nous accompagnons des classes d'école primaire, mais nous entendons les institutrices qui se plaignent beaucoup, elles semblent fatiguées et démotivées vis-à-vis des enfants. Tandis qu'aujourd'hui nous avons rencontré des institutrices « courageuses » et contentes de sortir avec toute l'école, pour un geste si beau ». L'un des deux agents me dit : « Je voudrais avoir une autre occasion de vous rencontrer et vous accompagner ». Il me laisse son numéro de portable. Puis il me demande : « Mais comment est-ce que vous faites pour travailler ainsi ? ». La réponse me sort d’emblée : « Nous ne faisons rien d’exceptionnel, mais ce que nous faisons, nous le faisons avec le cœur et ceci est possible toujours pour tout le monde, même pour vous qui avez la grande responsabilité d'être proches des gens dans votre travail ». Avant de nous saluer, il m'étreint et me dit : « Qu'il est beau de travailler avec cette fraîcheur ! ».

Santa, Milano