« Pourquoi vous appelez-vous Communion et Libération ? »

Service au stand de CL pendant la Rencontre mondiale des familles à Philadelphie
Winnie, New York (États-Unis)

Je me suis rendue à Philadelphie pour la Rencontre mondiale des familles. Lorsqu’on m’a demandé de travailler au stand de CL, ma première réaction a été de refuser, parce que je n’aime pas la foule. Et puis je ne comprenais pas pourquoi je devais aller à Philadelphie alors que le Pape venait à New York… Mais j’ai finalement accepté d’y aller en me disant que, puisqu’on me le demandait, il en ressortirait peut-être quelque chose de bon. Je suis arrivée à Philadelphie le mercredi, et déjà le premier impact a été bouleversant. Si des gens du monde entier (Chili, Ukraine, Nigéria, Canada…) avaient fait le déplacement, cela voulait sûrement dire qu’il s’y passait quelque chose d’important. Lorsque je suis arrivée dans l’espace où se trouvaient tous les stands, je me suis à nouveau sentie tendue et anxieuse. Il y avait des centaines de stands, tous décorés, comme s’il s’agissait d’un concours. Je me suis installée dans celui de CL : notre enseigne était vraiment petite et nous n’avions ni gadgets ni petits gâteaux à offrir, juste nos livrets, quelques posters et nous-mêmes. Mais malgré la simplicité de notre stand, j’ai été frappée par le nombre de personnes qui s’y arrêtaient. Un couple de Mexicains a regardé l’enseigne, et la femme a demandé : « Pourquoi vous appelez-vous Communion et Libération ? Comment arrivez-vous à cette libération ? » La plupart des fois, je laissais les autres répondre, mais comme personne d’autre ne parlait espagnol, il a bien fallu que je m’y colle. Je leur ai dit que CL était centré sur le Christ et qu’en restant unis au Christ nous pouvions être libres dans ce que nous faisions. Mais ce n’était pas assez pour eux, et il m’a fallu aller plus au fond. J’ai dit à quel point il était important pour moi de voir mes amis du mouvement, parce qu’au travers de ce dialogue nous pouvions cheminer ensemble vers le Christ. J’ai compris que pour devenir moi-même j’avais besoin d’être avec des personnes qui me rappellent qui je suis. La femme a répondu : « Oui, le “moi” est très important ». Je me suis exclamé : « C’est comme pour Jean et André : ils n’ont pas suivi le Christ parce que c’était un roi ou qu’il avait de l’argent, ils l’ont suivi pour son humanité ; et je veux vivre en cherchant cette même présence dans tout ce que je fais, dans mon travail, avec ma famille, parce qu’il n’y a que comme cela que je peux reconnaître son amour pour moi et être moi-même ». Elle m’a regardée et m’a dit : « Peux-tu répéter ce que tu viens de dire ? Je veux l’enregistrer et l’emporter au Mexique pour le faire écouter aux mères célibataires qui travaillent, parce que je crois que c’est quelque chose qu’elles devraient savoir ». Parler face à une caméra n’est pas vraiment ma tasse de thé, mais je l’ai fait parce que je voulais partager avec ces personnes au Mexique, dans mon espagnol affreux, le fait qu’elles aussi peuvent vivre ainsi. Voilà la raison pour laquelle j’étais là : parler avec cette femme. Le samedi, je me suis rendue à la Rencontre des familles. Pendant que j’attendais que le Pape, j’ai vu un visage familier : c’était la femme mexicaine avec laquelle j’avais parlé. Elle m’a simplement souris. Je prie pour que je puisse être émue chaque jour comme je l’ai été par cette femme.