« J’ai vu que tu tenais à nous »

J’ai commencé à considérer mes élèves et mes collègues comme des compagnons de voyage que le Mystère me donne pour approfondir toujours plus mon rapport avec Lui
Augusto

Mon début d’année scolaire a été assez compliqué parce que j’ai changé d’école pour la troisième année consécutive. Je suis enseignant dans le collège d’un petit groupe scolaire au sein d’un village : une seule section, peu d’élèves, des habitudes confortables... Dès le début, le rapport avec mes collègues a été difficile (la plupart sont fatigués et démotivés), et en ce qui concerne les élèves, je me suis trouvé confronté à des classes immatures, avec de sérieux problèmes didactiques. Tout semblait être contre moi, contre mon idée de l’école, contre mon idée de la vie ; j’étais totalement centré sur mes pensées et je me fâchais beaucoup avec mes élèves et mes collègues. Puis la journée de début d’année est arrivée et j’ai été particulièrement frappé par le premier point de la méditation et par le fait que les circonstances déterminent mon témoignage. Le lundi suivant, je suis entré en classe en demandant au Christ de me donner la grâce de changer mon regard et d’aimer la réalité. C’est ainsi que peu à peu, avec beaucoup de difficultés, j’ai commencé à considérer mes élèves et mes collègues comme des compagnons de voyage que le Mystère me donne pour approfondir toujours plus mon rapport avec Lui. Un matin, j’ai interrogé un garçon qui n’avait pas bien travaillé et qui a commencé à polémiquer en disant qu’il s’était donné de la peine et qu’il avait l’habitude de répéter par cœur ce qui était écrit dans le livre. En temps normal, je me serais mis en colère en lui reprochant son manque de travail et en insistant sur le fait qu’il méritait sa mauvaise note. Cette fois, au contraire, j’ai expliqué à ce garçon qu’il ne devait pas juste répéter des informations, mais comprendre ce qu’il disait. Pourtant, cette explication correcte ne me suffisait pas, si bien qu’à la fin j’ai décidé de le provoquer en lui disant que s’il voulait effectuer un parcours et apprendre quelque chose, il devait me faire confiance en acceptant cette mauvaise note et en commençant un travail, et que sinon je pouvais lui donner une bonne note, mais qu’il n’apprendrait rien. Après un instant de silence, il s’est levé et m’a dit qu’il acceptait sa mauvaise note et qu’il acceptait le chemin que je lui indiquais, parce que, m’a-t-il dit « j’ai vu que tu tenais à nous, à notre bien ».