Maintenant je veux m'inscrire aux Exercices

La réponse à ta question : « Pourquoi vivre vaut-il la peine ? », je pensais l’avoir sous les yeux, avec mes amis et mes proches qui ne m’abandonnaient pas, mais cela ne me suffit pas
Mario, Bologne

Cher père Carrón,
parmi mes amis et ma communauté, je suis celui qui a été le plus concerné par les événements de Paris, car j’y ai vécu pendant plusieurs années et mon frère et plusieurs amis y habitent encore. Dans la nuit de vendredi à samedi, je n’ai pu que rester accroché au téléphone, écrire à mon frère et à des amis et montrer que j’étais présent. Cependant, ce que j’ai gardé de cette nuit et de tout le week-end, ce n’est pas la peur, mais une profonde tristesse, qui s’explique peut-être par le fait que je ne pouvais rien faire d’autre que de rester à Bologne et de penser à eux. Affligé par ce sentiment, je n’ai même pas pu ouvrir un livre et j’ai senti en moi le besoin de commencer à prier.
Mais ce qui m’a donné la force, ce sont les amis qui ne m’ont pas abandonné. La réponse à ta question : « Pourquoi vivre vaut-il la peine ? », je pensais l’avoir sous les yeux, avec mes amis et mes proches qui ne m’abandonnaient pas, mais cela ne me suffit pas. Depuis samedi, je continue de me répéter que pour ne pas avoir peur, il faut recommencer à vivre et m’abandonner de plus en plus à Lui avec la prière, parce que nous devons vivre en étant conscients que si le Seigneur nous appelle, nous devons être prêts. Je sais que ma vie ne m’appartient pas et qu’elle m’a été donnée, mais ce qui me permet de recommencer et me donne la force d’aller de l’avant, c’est la certitude en Lui. Le fait d’être simplement un instrument entre Ses mains. Je continue de répéter : « Que Ta volonté soit faite » et c’est seulement en m’abandonnant totalement que j’ai cette certitude.
L’autre soir, en parlant avec mes colocataires, il est ressorti que, oui, je suis fait pour la vie éternelle, car c’est vraiment ce à quoi nous devons aspirer et aujourd’hui, j’ai senti le besoin de m’inscrire aux Exercices du CLU (les universitaires du mouvement, ndlr.), provoqué par ta question et l’exigence de comprendre si je suis en train de suivre le bon chemin. Cette peur qui afflige tant de personnes qui m’entourent ne m’empêchera même pas de faire le pèlerinage pour le Jubilée à Noël. Je sens que, pour la première fois, Dieu m’appelle maintenant, par ces faits et aussi par le fait que mes parents se rapprochent du Mouvement.