Très cher Julián
J’ai eu l’occasion de lire ton article dans le Corriere della Sera et le texte de l’École de communauté. Je te remercie car, en te suivant, ma vie est toujours plus mêlée au Mystère et toujours plus belle. Je n’ai rien d’exceptionnel, mais depuis longtemps j’ai nettement le désir qui revient continuellement de faire de ma vie quelque chose de grand et de beau. Ces dernières années j’ai commencé à vivre vraiment ma vie avec en son centre le rapport avec le Christ. Lui qui continue à me donner tout, à me faire désirer qu’Il soit toujours plus la totalité de ma vie, que ma vie soit prise entièrement par Lui. Quand je lis des commentaires dans lesquels il est dit que nous ne sommes pas en train de juger la situation actuelle, que dans le mouvement il n’y a pas de jugement, tout en moi se rebelle. Ma vie dit tout autre chose. Toute ma vie proclame à quel point je suis en train d’apprendre à porter un jugement sur toute chose. Je vis une passion pour la réalité que j’ai devant moi. Aujourd’hui j’ai lu un article qui expliquait ce qui était en jeu dans la nouvelle loi [union civile entre personnes homosexuelles] et pour la première fois j’ai surpris en moi un élan de tendresse envers ces hommes et ces femmes qui réclamaient ce nouveau droit en croyant que cela pouvait les satisfaire. Il me venait ce désir de crier : « mais si tu savais qui est le Christ, si tu le rencontrais, tu comprendrais la grandeur de ton désir ! Bien plus grand qu’une loi ! ». Mais tout ceci avec une passion vraie envers l’autre, qui me surprend car elle est toute nouvelle pour moi. Et vivre ainsi est plus humain et plus raisonnable. Ce regard nouveau naît seulement par le Christ - car moi je n’en suis pas capable - et de la familiarité plus grande avec Lui. Lui qui rend toujours davantage possible le fait de vivre à sa suite.