Moi, humble instrument, dans les mains du Seigneur

Du 30 janvier au 7 février, nous avons exposé, dans la cathédrale de Luxembourg, les panneaux présentant la vie de don Giussani. Ce fut l’occasion de rencontrer nombre de personnes et de leur partager notre expérience
Giacomo (Luxembourg)

Du 30 janvier au 7 février, nous avons exposé, dans la cathédrale de Luxembourg, les panneaux présentant la vie de don Giussani. Ce fut l’occasion de rencontrer nombre de personnes et de leur partager notre expérience.
Un dimanche comme les autres, Daniele, un jeune qui habite dans le même appartement que moi, et Felice, un autre ami, se rendent à l’église du Sacré Coeur. Ils sont tellement frappés par l’homélie qu’ils vont voir le prêtre, à la fin de la messe, pour lui dire que, dans son homélie, il faisait référence à certaines choses qu’ils avaient apprises par don Giussani. En souriant, le jeune prêtre répond qu’il le connaît : il a l’habitude de faire des catéchèses à partir de certains textes religieux, notamment ceux de don Giussani. Il fait partie du Mouvement Point-Cœur et a fait la connaissance de prêtres de CL, comme don Nembrini. C’est ainsi qu’une sympathie naquit entre eux et s’étendit, en peu de temps, à d’autres amis de la Communauté.
Nous lui avons parlé de l’exposition ; il en a parlé à l’évêque, Jean-Claude Hollerich qui, quelques semaines plus tard, nous a accordé une audience.
Ce qui m’a frappé, c’est que cet enchaînement de faits a provoqué, pour les membres de la Communauté, une prise de position vis-à-vis de l’exposition : « Qui est don Giussani ? Pourquoi suis-je du Mouvement, et pas seulement chrétien ? » Autant de questions qui nous ont tous incités à nous confronter avec la vie de don Giussani.
Nous avons contacté le Père Henri qui est responsable de la cathédrale. Il a manifesté un grand intérêt envers des personnes désireuses d’approfondir leur foi et de la proposer aux autres. Il a été frappé par notre démarche, autant que par l’exposition. Il en a parlé à la fin de chaque messe. Lui-même a invité tout le monde à la visiter et à entrer en contact avec nous. Et chacun de nous a pu faire des rencontres personnelles, semblables à celles-là.
Montrer la pertinence de la foi a toujours allumé chez les gens une petite flamme : « Bien sûr ! car à quoi sert la foi si ce n’est pour vivre mieux ? » La plus belle rencontre que nous ayons faite a été celle d’un jeune Italien, Lauro. À la sortie de la messe, il s’est approché pour me dire : « J’ai des phrases de don Giussani sur mon téléphone portable parce qu’il m’a aidé durant une période difficile de ma vie ». Il l’avait connu par l’intermédiaire d’un prêtre bergamasque, don Beppe Bolis, qu’il avait perdu de vue, depuis. Je l’ai emmené visiter l’exposition et lui ai fait connaître mes autres amis. Il était comme un grand enfant en regardant les panneaux et il souriait. Il m’a dit qu’il désirait nous revoir et rester avec nous. Quelques jours plus tard, je l’ai invité à partager un repas avec plusieurs de mes amis. Nous nous sommes retrouvés au bar. J’étais avec Marco, et après le premier demi de bière, Lauro dit : « Vous deux, vous êtes vraiment beaux ! - Tu as raison, répond Marco, notre amitié n’est pas ‘normale’ ; c’est une chose belle ». Ces simples paroles m’ont ouvert le cœur parce que j’ai compris qu’il y avait là, entre nous, Quelqu’un d’autre qui était à l’œuvre.
De retour à la maison, je reçois un texto : « Ciao, Giacomo, seulement pour te dire merci. Merci de m’avoir offert la joie de vivre, de passer une soirée avec des personnes magnifiques. J’avais besoin d’être bien, et vous m’avez fait me sentir l’un d’entre vous ! Merci encore ! PS. A bientôt ». Pourtant, je suis un inconnu pour lui. Qui peut dire à un inconnu, vu durant une heure et demie, le temps d’un dîner, qu’il lui a redonné la joie de vivre ?
Tout aurait pu se terminer là, mais jeudi, il est venu à l’Ecole de Communauté. Il nous a raconté comment il avait entendu parler de don Giussani pour la première fois : c’était très beau. Il nous a dit aussi que, durant la première rencontre de préparation à la Communion de sa fille, il s’était assis au fond de l’église, avec l’intention de s’occuper de ses propres affaires. Mais ce prêtre, Beppe Bolis, a commencé à parler et c’était comme s’il lui parlait, à lui, personnellement : « Mais comment se fait-il qu’il est en train de parler de moi ?!... ». Emu, il sort de l’église, achète le livre Le sens religieux et La vie de don Giussani et il commence à lire… Ensuite, pour des questions familiales et professionnelles, il doit quitter l’Italie pour venir travailler au Luxembourg avec sa Société d’édition. Il cherche sur internet CL-Luxembourg, sans succès. Il commence alors à aller à la messe dans la Communauté italienne. Et, le dimanche 31 janvier, à la fin de la messe, il entend l’avis concernant l’exposition consacrée à don Giussani. Il explose ! Il sort de l’église et me voit avec des affiches en main. Il ne m’a plus lâché.
Son histoire, maintenant que j’y pense, est pareille à la mienne, une rencontre qui a rallumé mon désir de vivre et de faire quelque chose de grand. Le Seigneur m’a utilisé, moi un pauvre type, pour rallumer quelque chose en lui. Je devais seulement être là, je n’ai rien dit, j’avais des affiches en main. Tout le reste, c’est le Seigneur qui l’a fait, même la blessure que Lauro porte en lui. Sans cette recherche de sens sur sa paternité, sans ses filles qui sont loin de la maison et son mariage désormais rompu, je ne sais pas s’il se serait arrêté. Merci don Giussani et don Carrón ! Vous m’éduquez à ne pas laisser passer les choses qui arrivent mais vous me donnez toujours les raisons de ce qui se passe. Dans le cas présent, je n’en trouve pas de plus plausible que celle-ci : j’ai été l’instrument du Seigneur. J’ai été utilisé par un Autre et j’en suis heureux...