Dans l’obscurité de la douleur, la résurrection

Cette lettre est le témoignage d’une enseignante (qui n’est pas du mouvement) fait à l’occasion de la conférence de la CEI, quelques semaines avant de mourir. Nous l’avons eu par un de nos amis.
Maria, Sesto Fiorentino, Florence

J’ai été enseignante pendant quarante ans dans une école primaire paritaire de Sesto Fiorentino. J’ai travaillé avec les enfants de huit heures du matin jusqu’à seize heures : ça c’est l’horaire d’une école primaire paritaire ! Et pourtant ce furent les plus belles années de ma vie ; j’ai exercé ce travail avec passion : je voulais aimer et être aimée. Voici ce qui m’a motivé à travailler avec ces horaires, à rentrer à la maison, corriger et programmer et surtout tout faire pour Eduquer des enfants avec tellement de problèmes didactiques et de comportement. Eduquer cela signifie obtenir le meilleur de chaque enfant et regarder précisément le présent, aussi difficile et problématique qu’il puisse être. J’ai appris à faire ce travail quand j’ai su voir en chacun de mes élèves ses talents au-delà de ses difficultés, afin d’augmenter l’estime de soi : cela semble facile à dire, pourtant dans ce regard différent se trouve toute la difficulté d’éduquer, parce que nous sommes appelés à ne juger que le présent. Après quarante ans de travail-passion, la maladie est entrée dans ma vie. Tout a changé : à cause de la douleur due aux métastases, j’ai été obligée de prendre des substances dopantes très fortes et j’ai perdu mon autonomie, car j’ai des difficultés à marcher. J’ai ainsi connu le handicap, mais je n’ai pas perdu la sérénité : j’ai redécouvert les valeurs de ma famille, j’ai compris que j’étais une personne souffrant au milieu de tant d’autres comme moi et j’ai découvert que même au plus profond de la douleur et de la croix, il y a l’aube de la résurrection. J’ai également compris que le courage est d’affronter la maladie, d’en parler, de ne pas la nier et de dire aux autres que l’on a besoin de la foi pour la combattre. Voilà, le cancer a été un chemin pour parler de la foi !