Ce jeune homme agenouillé pour prier

Toi mon ami, toi mon mari, toi mon collègue, toi le musulman qui a du mal à me dire quelle pointure tu chausses ou ton numéro de sécurité sociale, tu es un bien pour moi, car tu prends au sérieux ton désir de bonheur
Chiara, Rimini

Cher Juliàn
Pour des raisons professionnelles, je me suis récemment rendue dans un entrepôt afin de rencontrer les futurs employés de ma société. A un certain moment, voulant me rendre aux toilettes, je me suis retrouvée par erreur dans le vestiaire des hommes. En le traversant pour rejoindre la sortie – qui se trouvait à l’opposé – j’ai aperçu, derrière une rangée d’armoires, un jeune homme agenouillé en train de prier sur un petit tapis. J’ai réalisé qu’il était musulman. Il avait ôté ses chaussures et orienté son tapis vers la Mecque. Cela a fait surgir beaucoup d’interrogations en moi : Jésus, quelle est la dernière fois où je t’ai cherché ? Quand est-ce que je t’ai consacré ne serait-ce qu’un seul moment durant les activités de ma journée ? Ce jeune homme profitait de sa pause pour être devant son Seigneur… et moi ? Une immense demande s’est ouverte en moi et m’interroge sans cesse. J’ai mieux compris le titre du Meeting : « Tu es un bien pour moi ». Toi mon ami, toi mon mari, toi mon collègue, toi le musulman qui a du mal à me dire quelle pointure tu chausses ou ton numéro de sécurité sociale, tu es un bien pour moi, car tu prends au sérieux ton désir de bonheur. En te regardant, je prends mieux soin de mon cœur et je recherche mon Seigneur. Par la suite, en regardant les autres jeunes employés que je rencontrais au travail, ils ne me faisaient plus peur ; bien au contraire, je les regardais plus librement. Ce simple fait a marqué pour moi un point de certitude supplémentaire, certitude de la foi comme ouverture au réel, comme possibilité d’entrer en dialogue avec tous et avec toute chose.