Les mêmes pensées

Dans leur visage, je vois le désir de vivre une vie normale et de s’entraider

Cher don Carrón, un jour je reçois un message WhatsApp de Valentina, une fille malentendante qui a eu mon numéro de téléphone par mon ortophoniste (j’ai perdu l’ouïe à dix-huit mois), car elle souhaite rencontrer de nouvelles personnes. Nous commençons à parler, ou plutôt à nous écrire pour faire connaissance. Quelques semaines plus tard, Valentina m’invite à un apéritif qui réunit plusieurs personnes malentendantes. Je suis assez surprise et très indécise sur le fait de m’y rendre ou pas. Car tous mes amis depuis toujours ne sont pas sourds. Finalement j’y vais et je me retrouve au milieu de vingt jeunes. Je commence à bavarder et je me découvre beaucoup de points communs avec eux, non seulement par notre histoire, mais aussi dans nos centres d’intérêts et nos pensées. Dans le visage de Irene, Valentina, Paolo, Giorgio, Walter et tant d’autres, je vois le désir de vivre une vie normale et de s’entraider. Nous restons ensemble à discuter jusqu’à minuit. Nous nous sommes bien amusés et nous avons décidé de nous revoir. Cette rencontre me fait penser à la phrase des derniers Exercices de la Fraternité : "Je t’ai aimé d’un amour éternel, j’ai eu pitié de ton néant". Cette rencontre fut un des moyens inattendus de la manifestation de la Présence.

Francesca, Milan