Cher Julián, chaque semaine je fais la caritative avec quelques amis à la prison de Cremona. La première surprise d’aujourd’hui est qu’au rendez-vous du catéchisme là ou trois personnes sont présentes d’habitude, dix autres se sont présentées. Alberto, un détenu péruvien très fidèle à nos rencontres, avait invité quelques amis de sa section. D’autres en revanche s’étaient présentés en pensant trouver le séminariste qui vient d’habitude à la prison le lundi. Comme catéchisme, nous travaillons sur le livret des Exercices de la Fraternité, et comme par hasard, dans la lecture, nous nous sommes confrontés au témoignage d’un détenu. Dans le dialogue qui a suivi, certains ont raconté un épisode dans lequel ils avaient expérimenté la miséricorde de Dieu à travers des faits simples : le cadeau (non demandé) d’un Évangile de la part d’une gardienne, l’amour des parents qui avaient déjà pardonné… Pour finir, un détenu a raconté son désir de bon et de vrai, quand il a refusé d’apprendre une façon de travailler ciblée pour tromper son prochain, même s’il reconnait ne pas être un petit saint. Dans les Exercices, tu nous rappelais que Dieu, pour se faire connaitre, utilise une méthode discrète. Aujourd’hui cela m’a paru vraiment évident : Dieu utilise tout l’humain et souvent un humain hautement imparfait qui - par Grâce – met à mal tous mes bons schémas, en me faisant faire l’expérience d’une plénitude désirée, mais inimaginable auparavant.

Paolo