L’art, un monde qui n’est plus inaccessible pour moi

Voici une lettre écrite à la suite de l’exposition

Chère Marie-Michèle
Je veux tout d’abord te remercier pour ton cadeau, beaucoup trop précieux par rapport à la petite contribution que j’ai apportée à l’exposition.

Giovanni m’a raconté comment était née l’idée de faire cette exposition, votre longue amitié, tout ce qui en est né, et j’ai alors eu le désir de soutenir concrètement ce projet en lui donnant ma disponibilité. Mon amitié pour Giovanni vient d’un chemin de foi où nous sommes ensemble depuis de longues années, et je me suis dit que si cet événement était si important pour lui, il pourrait l’être aussi pour moi. Et ce fut ainsi. Ensuite, dans la vidéo de présentation, je t’ai entendu affirmer (et confirmer) que si l’art ne passe pas à travers des visages il perd tout son sens.
De par ma sensibilité, je suis très loin du monde artistique. Pourtant, les heures passées en compagnie de tes sculptures et de tes peintures ne m’ont pas laissée indifférente ; elles me faisaient me souvenir, me rappeler de mon désir ultime d’être aimée.
Les tableaux aussi m’ont émue, et je voulais partager avec toi quelques exemples. Le tableau que je trouve le plus beau, c’est « La mer de l’intranquillité », qui m’évoque ce que je ressens : je compare chaque forme à chacune de mes histoires ou expériences, belles ou mauvaises, qui forment un puzzle où rien n’est écarté, où tout donne sa consistance à ma vie et continue d’y être immergé. De temps en temps des vagues dispersent ce puzzle, mais à peine la mer a-t-elle retrouvé sa tranquillité que tout se remet ensemble et rien n’est perdu.
Le tableau « La neige » me rappelle mon enfance, quand je passais des heures à la fenêtre à regarder la neige qui recouvrait toute chose : tout semblait égal, tout donnait au paysage un sens de justice et de pureté. Mais dans ton tableau ce qui est recouvert continue en quelque sorte à parler à travers le léger voile de lumière qui change d’un objet à l’autre. C’est comme si en dessous du masque représenté par la neige chaque chose apparaît telle qu’elle est… Mais il faut apprendre à regarder et à écouter.
Toute la série des tableaux dédiés à la table évoque l’essence de ma vie quotidienne. Je passe une grande partie de mes journées à nettoyer une maison dans laquelle la chose que j’aime le plus est la table où ma famille se retrouve pour les repas, pour trinquer, pour prier, étudier, travailler, jouer ou bavarder. C’est le lieu qui me permet de faire mémoire de qui je suis, de ce que je veux être, c’est presque un autel.
Je suis reconnaissante de t ‘avoir rencontrée, et je prie pour que tu puisses poursuivre ton travail avec la passion et l’humilité que tu nous as communiquées en nous faisant goûter la beauté.

Paola, Sementina