Un nouveau pas dans notre amitié

Le projet de cette exposition est né d’une amitié vive et ancienne

Je voudrais tenter de dire, de partager l’expérience de mon accueil à la fondation Titta Ratti. Il y a peu, j’ai découvert avec enthousiasme l’école de « La Traccia » à Bellinzona, et j’ai voulu, à ma manière, contribuer à son aventure. Le projet de cette exposition est né de cette circonstance, d’une amitié vive et ancienne avec Giovanni et Mari Mascetti, ainsi que Luigi et Francesca Colombo. Je désirais montrer mon travail dans un lieu qui ne soit pas lié directement à une église ou au mouvement de Communion et Libération, pour être confrontée au regard de visiteurs qui ne me connaîtraient pas.
Michele Fazioli m’a parlé de la fondation Titta Ratti comme lieu possible pour l’exposition. Giulio Foletti, Gilbert Ratti et le comité de la Fondation ont donné leur accord et m’ont invitée ; j’ai immédiatement aimé leur accueil, le lieu, l’espace, l’architecture et le climat de cette fondation Titta Ratti.
J’ai demandé à mes amis de m’aider à répondre à cette invitation, de le faire ensemble, car il m’était impossible d’y penser ou de la réaliser sans eux. Bien sûr, ni eux ni moi n’avions mesuré ce qui allait suivre, mais avec le recul, nous pouvons maintenant affirmer que c’est ainsi que ça devait être !
Notre préoccupation principale était de faire quelque chose de beau ensemble, un nouveau pas dans notre amitié, et cela nous a rendu libres dans tous nos mouvements, libres face à toutes les difficultés, parce que nous faisions cela pour un plaisir partagé et pas pour monter une exposition coûte que coûte.
Je souhaitais aussi que nous fassions quelque chose de « professionnel », mais je fus complètement dépassée par l’exigence, l’engagement, la rigueur, la précision et la patience que tous mes amis ont engagés ; comme quand on reçoit une montagne de cadeaux alors qu’on n’attendait pas autant.
Le fruit de cette expérience est bien là pour moi et j’ai vécu cette surabondance de dons de soi : Giovanni pour la recherche des fonds, les contacts, et les différentes procédures ; Mari pour la réalisation du catalogue avec mon amie Julie ; Giovanni, Cecilia de Carli, Rodolfo Balzarotti et Marialuisa Carta pour la conception de l’exposition, son thème et les textes de présentations ; Toto Coppola pour les nombreux transports et l’emballage des œuvres ; Luigi Colombo, Thérèse Martin et Ugo Moschella pour les traductions, ainsi que toutes les contributions photographiques, les vidéos, l’aide précieuse et précise sur place de Gilbert Ratti et de Carla…
Il y a eu ensuite les projets de visites de l’exposition avec tous ceux qui se sont relayés pour les permanences ainsi que la conférence de Jean-Pierre Lemaire sur les liens entre création artistique et inspiration chrétienne qui nous a incité à penser à une suite à donner à cette réflexion. Et j’ai vécu pour la première fois « le finissage », un grand concert magnifique et bouleversant avec le trio Virginia Rossetti, Andrea Mascetti et Giacomo Grava.
Tout ce que nous avons recherché venait de cette fidélité à notre histoire, comme une conscience souterraine de ce qui nous lie, de la source de notre amitié dans les rencontres avec Don Gianni, Don Corecco que je n’ai pas connu, de notre appartenance à ce qu’a fondé dans notre vie la foi transmise par don Giussani ; nous mettions tout cela en œuvre, ensemble, grâce à la communauté et pour la communauté, même si elle ne le savait pas, et pour qu’elle soit ouverte et qu’elle partage avec tout le monde ce que nous aimons et qui nous fait vivre.
Il en fut ainsi ! Et bien que Malvaglia soit située dans une lointaine vallée, énormément de monde est venu ! Des personnes se sont rencontrées ou retrouvées, des rencontres parfois imprévues… il y avait beaucoup de vie et de joie. J’ai plusieurs fois désiré que quelque chose de ce qui se passait ne finisse pas… Et c’est la nouvelle tâche qui nous attend !

Marie-Michèle, Paris


L’art, un monde qui n’est plus inaccessible pour moi