« La strada bella » avec les prisonniers

Nous qui n’étions préoccupés que de présenter Communion et Libération, nous avons vu ‘quelque chose se passer’ dans ce geste

A l’occasion de l’anniversaire de la naissance au Ciel de Don Giussani (le 22 février), la communauté de Sondrio a organisé un déjeuner pour tous les amis du Mouvement et les personnes que nous avions rencontrées. Notamment, un groupe de détenus à qui nous rendons visite depuis que nous nous sommes liés d’amitié avec le chapelain Don Ferruccio. Pour pouvoir les inviter, j’ai demandé l’autorisation à la directrice de la prison, qui a posé une condition : que ce geste ait une valeur éducative, qu’il ne se réduise pas à un simple moment de convivialité. Elle m’a suggéré de venir à la prison pour présenter ce qu’est Communion et Libération, par exemple à travers un film.

Nous avons eu l’idée, quelques amis et moi, de projeter une partie de La Strada Bella. Après quoi, Don Ferruccio a demandé aux détenus s’ils souhaitaient partager quelque chose. L’un d’eux a dit à quel point il avait été touché par l’expérience dramatique, rapportée dans le film, de quelqu’un qui avait décidé de se suicider. Il a ajouté que, lui aussi, il avait tenté à deux reprises d’en finir, mais que, dans les deux cas, il avait été mystérieusement sauvé. Alors un des détenus l’a assailli de questions puis a affirmé qu’il n’avait pas été sauvé ‘comme ça’, mais que c’était un signe évident de l’amour de Dieu pour lui.
Un jeune Albanais a dit avec force que la foi permet de mieux vivre, même à l’intérieur d’une prison, et que, sans espérance, il est impossible de vivre. Un autre encore a parlé de la beauté de la vie et de l’immense don qu’elle représente ; il a ajouté que, grâce à ce moment de partage, il connaissait mieux ses compagnons, à présent.
Sont intervenus ensuite des détenus de diverses confessions, originaires d’Italie, du Sénégal, du Maroc, d’Albanie et d’autres pays.

Nous qui n’étions préoccupés que de présenter Communion et Libération, nous avons vu ‘quelque chose se passer’ dans ce geste ; en fait, ce sont les prisonniers qui nous ont montré et enseigné le véritable sens de ce moment éducatif. Le soir, j’ai téléphoné à notre ami chapelain : lui aussi était très surpris par ce qui était advenu. Il m’a dit et répété à quel point il était important que ‘nous continuions à faire une véritable Ecole de communauté au sein de la prison’.

Ruggero, Sondrio