Vingt ans après

Ils voulaient nous redonner ce qu’ils avaient reçu

Cher père Carrón, la semaine dernière un couple de la paroisse que je connais assez bien, a demandé à me parler. Sans se perdre en préambule, la femme me dit que cela fait un peu de temps qu’ils pensent à nous et que maintenant ils sont décidés : ils voudraient faire une donation à la Fraternité de Communion et Libération. Il y a presque vingt ans, ils ont vécu une situation très douloureuse liée à la maladie puis à la mort de leur enfant. En raison de l’amitié qui nous liait, ils avaient demandé à notre communauté de s’unir à eux dans la prière et ce partage nous avait fait entrevoir une difficulté économique liée surtout aux voyages à l’étranger pour les soins médicaux de leur enfant. Nous avions alors pensé à une petite aide économique qui leur permettrait d’affronter avec un peu de sérénité cet aspect ainsi que d’autres liés aux aspects concrets de la vie familiale. Aujourd’hui, retraités tous les deux, ils voulaient nous redonner ce qu’ils avaient reçu. Je les ai remerciés, émue pour le bien qu’ils nous ont voulu pendant tout ce temps, mais encore plus, parce qu’ils nous ont témoigné la façon dont ils ont vécu les moments de la maladie et de la perte de leur enfant ainsi que ces années : certains de la présence de Jésus et de Marie et donc joyeux, même dans l’épreuve, et acteurs dans la vie. Je me suis sentie reconnaissante envers Jésus pour tout ce qui était arrivé car, bien qu’accomplissant des chemins différents dans la vie, quand un fait comme celui-ci se produit, on voit clairement qui génère continuellement notre vie et en ayant cette conscience l’unité entre les personnes devient possible.

Lettre signée