En octobre, j’ai commencé un geste caritatif avec les Missionnaires de la Charité. Le dimanche j’aide à distribuer le dîner aux pauvres et depuis trois mois je reste à dormir avec eux dans la maison d’accueil pour personnes sans domicile fixe. Jeudi dernier, les sœurs m’ont annoncé que j’allais partager la chambre avec un homme qui venait passer trois jours à Dublin ; il arrivait de la maison qu’elles gèrent à Cork au sud de l’Irlande. Dans la chambre j’ai parlé avec lui. Cet homme de vingt-huit ans avait passé trois ans en prison, a une fille, et était dépendant de la drogue - depuis neuf mois sans consommation car dans un centre de réhabilitation des sœurs à Cork). Alors qu’il me racontait tout cela je pensais : "si ma mère savait que je passais la nuit avec un homme comme lui, elle aurait un choc... !". Cependant, écouter son histoire a éveillé en moi un profond intérêt pour lui, non seulement en raison de la profondeur de son regard et la sûreté qu’il manifestait, mais surtout parce qu’il m’a dit "j’étais mort, à la rue, allongé, et c’est grâce à elle (une des sœurs) que j’ai pu retourner à la vie : grâce à cette personne je ne suis pas mort." Existe-t-il une preuve plus claire de la Résurrection ? C’est ainsi que je me suis rendu compte à quel point ma vie était transformée car je peux être avec joie avec une personne comme lui, au point de le questionner sur toutes sortes de sujets et lui demander son numéro de téléphone afin de pouvoir aller le voir si l’occasion se présente.

David, Dublin (Irlande)