Très cher Julián, ma vie toute simple (peu compliquée) de maman de petits et de plus grands enfants, d’épouse et d’infirmière à temps partiel, est envahie par une marée de signes minuscules qui me font reconnaître, avec stupeur et émotion, qu’Il agit en ma faveur.
Un après-midi, je rentre chez moi, fourbue après mon service de la matinée. À la maison, c’est le délire : les petits sont agités, il règne un grand désordre et surtout un énorme vacarme : tous demandent en même temps l’impossible… Moi qui, à peine réveillée ce matin, avais chanté Al mattino et demandé « Jésus, fais qu’aujourd’hui, je t’appartienne », j’avais envie de tout laisser tomber : « Seigneur, comment vais-je faire pour arriver jusqu’à ce soir ? »
C’est alors qu’a surgi un désir de vivre, de jouir de tout, de refuser la passivité, de réaliser quelque chose de beau pour moi et pour les enfants. Je les ai interrogés et nous avons décidé de faire ensemble un petit tour à bicyclette. Ce fut une belle surprise pour moi ! Tandis que je roulais avec les enfants, ils criaient : « Maman, pas si vite ! », mais je ne parvenais pas à ralentir parce que j’avais l’impression d’être redevenue petite fille. Alors que je venais à peine de dire à Jésus : « Excuse-moi, mais c’est comme ça que Tu traites celle qui t’a demandé ce matin de T’appartenir ? », juste à cet instant, je faisais l’expérience de la façon parfaite dont Lui prend soin de moi.
Le soir, à table, nous n’avons parlé que de cela.

Elisa, Lecco