Très cher Julián, notre famille se trouve actuellement à un tournant, devant d’importantes décisions à prendre sur le plan professionnel. Confrontés à plusieurs options possibles, nous sommes restés bloqués pendant des mois, cherchant à voir clair dans nos opinions. Et je tentais de justifier moralement, comme un ‘signe’, toute idée qui nous passait par la tête ou qui semblait plus sensée que les autres. Situation suffocante dans laquelle je me débattais…
Un soir, j’ai eu l’idée de regarder l’une ou l’autre des rencontres du Meeting de Rimini auquel je n’avais malheureusement pas pu participer cette année. Pour commencer, j’ai suivi celle qui était liée à l’Exposition sur le travail, puis l’intervention de Mgr Pizzaballa sur le thème du Meeting. À un certain moment, une question m’a obsédée : « Comment font-ils pour parler ainsi ? D’où naît ce regard si unique et si vrai qu’ils portent sur la réalité ? », alors que moi, j’étais là à essayer (en vain) d’y voir clair. J’ai fini par rapprocher tous les éléments à ma disposition et ils m’ont rappelé que la vie est un don, un dialogue avec Celui qui me ‘fait’ et qui fait tout ce qui m’entoure. Il m’a suffi de le reconnaître pour que tout acquière une fascination nouvelle, une profondeur que je n’arrivais plus à remarquer à ce moment-là. À travers le témoignage de ces deux ‘inconnus’ -en ce sens que je n’ai aucune relation avec eux-, j’ai retrouvé un visage familier, celui de Jésus-Christ que j’avais rencontré tant de fois auparavant. Je m’en suis rendu compte, non parce que les intervenants disaient des choses particulièrement intelligentes ou intéressantes, mais parce que leur regard sur les choses dont ils parlaient était plus vrai, plus humain et plus proche de celui que j’essayais d’avoir sur moi-même, sur ma famille et sur notre avenir.
Le plus impressionnant, ce fut la surprise suscitée en moi par cette énième reconnaissance du Christ à l’œuvre. Alors, j’ai commencé à regarder avec sérénité les choix difficiles à faire, en me demandant avec curiosité où tout cela nous mènerait, mais à regarder aussi tout ce qui s’était passé l’année dernière, une année pleine de situations dramatiques et pénibles pour mon mari et moi. Et j’ai dû reconnaître qu’il y avait un dessein bienveillant sur nous, et que, à travers la souffrance que nous avions traversée, on nous avait fait des cadeaux inattendus.

Cecilia, Shanghai (Chine)