Le monastère et l’école de montagne

Ce n’est pas notre énergie qui peut rendre quelque chose nouveau. Seule peut le faire la joie qui transparaît de sa Présence

Cher Juliàn,
j’ai grandi dans une famille chrétienne et j’ai toujours vécu “à l’ombre du clocher” de ma paroisse, d’abord, et ensuite à travers l’expérience du Mouvement.
L’année dernière, toutefois, j’ai traversé une grave crise. Comme un ami proche nous avait raconté qu’il allait à la Messe au monastère des Clarisses de notre ville, j’y suis allée aussi, par curiosité.
J’ai demandé à parler avec une Soeur et c’est ainsi que ça a commencé.
A partir de ce moment-là, tout a pris une lumière nouvelle : l’Ecole de Communauté, la Fraternité, beaucoup de relations nouvelles et le renforcement de celles qui existaient. Je peux parler de ce jour comme du “Jour de la Rencontre” : toute ma vie a changé, et aussi ma manière d’être dans les lieux où je vivais et dans les circonstances habituelles.
Rien n’est plus comme avant ; la Messe, les Vêpres, l’Adoration fréquente, et une conscience nouvelle à l’Ecole de Communauté ont fait que Jésus est devenu pour moi une Présence présente.
Il est là, je n’ai pas à me le rappeler.
Une anecdote : Je suis employée dans une école et, il y a peu de temps, le Principal et la secrétaire nous ont convoqués, mes collègues et moi, pour savoir qui serait disposé à aller aider au secrétariat d’une école de montagne, parce que la remplaçante éventuelle en était à sa première expérience. Après un instant de silence et d’embarras général, je me suis proposée. Je l’ai fait parce que j’ai repensé à une amie, la Soeur qui avait offert son aide dans certains monastères.
Quand j’ai rencontré la secrétaire sortante, qui hésitait à garder le poste ou non, elle m’a demandé quelles étaient mes disponibilités ; je lui ai répondu que, comme nous avions beaucoup reçu (nous avions eu une augmentation de personnel après quelques départs à la retraite), il était juste que nous donnions en retour.
Très étonnée, elle m’a dit que personne ne lui avait jamais tenu de tels propos. Le lendemain, elle me rappelait pour me dire que mes paroles lui avaient trotté dans la tête et qu’elle avait décidé d’accepter de nouveau la charge du secrétariat.
Plus tard, j’ai appelé le Bureau de la province pour offrir mes services ; la responsable m’a remerciée de ma disponibilité et a exprimé le désir de me connaître.
Ce n’est pas notre énergie qui peut rendre quelque chose “nouveau”. Seule peut le faire la joie qui transparaît de sa Présence. Ce n’est pas une alternative à l’action : Jésus est dans tout ce que nous faisons.

Alessandra, Orvieto (Terni)