E-mail au responsable des ressources humaines

Si nous gardons le cœur grand ouvert à ce qui nous arrive, nous devenons capables de défier le formalisme, et nous apprenons à tout confier au Christ, quelles que soient les circonstances

Depuis plusieurs années, l’Institut bancaire, où je travaille depuis 35 ans, procède à des restructurations, des acquisitions, des ventes de branches d’entreprise et de lourdes réductions de personnel, ce qui provoque de fortes tensions et de l’agacement sur le lieu de travail. Ces derniers temps, l’unité opérationnelle dont je suis responsable a subi une réduction de 50 pour cent, tout en gardant le même poids de travail : la situation allait donc empirer ! C’était comme si tout ce que j’avais cherché à construire comme relations avec les collègues et les clients était en train de s’écrouler. Par conséquent, un vendredi après-midi, il me sembla indispensable de contacter par téléphone le responsable des Ressources humaines pour l’accabler de tous les maux et lui dire qu’ils étaient fous de poursuivre cette politique : si la situation ne changeait pas rapidement, je refuserais de continuer à assurer mes fonctions. Dès que j’ai raccroché, tous mes collègues ont applaudi ma mise en scène et j’en fus fort satisfait.

Le dimanche suivant, la Fraternité dont je fais partie est allée au Monastère de la Cascinazza et, après la rencontre avec le Père Marco à propos du devoir qu’a tout chrétien dans la vie quotidienne, je sentais en moi quelque chose qui me rongeait. Je n’étais plus satisfait de la façon dont j’avais traité la situation au travail. Si bien que, le lundi, j’envoie un e-mail au responsable des Ressources humaines. Je lui parle de moi, de l’expérience de vie et de foi que je suis en train de vivre, à savoir que le travail n’est pas une malédiction, mais une occasion de rencontres et de confrontations. A ma grande stupeur, dix minutes après, arrive la réponse du responsable : il me remercie parce que, pour la première fois, il a reçu un e-mail avec ce genre de contenu qu’il partage tout à fait. Il désirait me rencontrer pour mettre au point un nouveau mode de travail à proposer à la Direction générale.

Comme quoi, si nous gardons le cœur grand ouvert à ce qui nous arrive, nous devenons capables de défier le formalisme, et nous apprenons à tout confier au Christ, quelles que soient les circonstances.



Luigi