Cette fois, cette école est pour moi

Mon cœur était tout joyeux de savoir que j’étais ainsi voulue, et surtout que j’étais arrivée là toute seule, pas parce que quelqu’un m’avait suggéré de le faire

J’ai eu la possibilité d’aller étudier à Édimbourg lors d’un échange entre universités. En Écosse, j’ai dû, pour la première fois de ma vie, prendre des décisions en partant de ce que je désirais vraiment. À Montréal, l’école de communauté était quelque chose d’automatique. Quand je suis arrivée à Édimbourg, j’ai tranquillement pensé que je pouvais m’en passer pour un petit moment, jusqu’à ce que je rentre au Canada et que je retrouve ma routine. Mais j’étais souvent seule : j’allais à la messe et j’étudiais tous les jours, mais mon cœur a commencé à me sentir inquiet. Quelques semaines après mon arrivée, j’ai donc écrit un email à la communauté d’Édimbourg et je suis allée à leur école de communauté. Dès que je suis arrivée, Lucia m’a accueillie ainsi : « Nous t’attendions ! » Ils savaient en effet que j’étais là parce que Barbara, la secrétaire de CL de Montréal, les avait prévenus de l’arrivée d’une étudiante. Mon cœur était tout joyeux de savoir que j’étais ainsi voulue, et surtout que j’étais arrivée là toute seule, pas parce que quelqu’un m’avait suggéré de le faire. C’est la première fois que j’ai vraiment, moi-même, décidé cela. En comprenant que j’en avais besoin. Depuis, je suis rentrée au Canada, et je me suis trouvée devant la même proposition, chaque semaine. Maintenant, je sais pourquoi je vais à l’école de communauté, et cela a une signification toute nouvelle pour moi, parce que j’ai compris que c’est quelque chose d’essentiel. Et comme nous le répète Carròn « on peut être du côté du tombeau ou bien du côté de Jésus. ». Pour moi, y aller signifie décider de vivre. Même si, depuis que je suis rentrée, ça n’a pas été facile d’arriver à tout faire ; il y a beaucoup de choses qui m’empêchent de rester attachée à ce geste…Je dois tout le temps me redemander ce que je veux. Je n’ai pas pu me replonger à nouveau dans ma vieille routine. Jusqu’à l’automne dernier, je ne me serais jamais sentie triste de ne pas pouvoir aller à l’école de communauté, tandis que maintenant, c’est une chose qui me laisse comme une mélancolie qui m’oblige à vérifier de quel côté je veux être.

Emma June, Montréal (Canada)