« Nous avons été frappés par votre façon de vivre »

Dans cette histoire d’amitié avec ces amis, nous sommes en train de vivre l’expérience de la stupeur pour une Présence qui change

Cher Juliàn, il y a environ dix mois nous avons connu pendant le cours de préparation à l’accouchement deux jeunes qui attendaient leur premier né, comme nous. Dès le début ils nous avaient frappés pour la clarté des raisons qui les poussaient à participer au cours : non seulement pour les « aspects techniques » de l’accouchement, mais parce qu’ils étaient intéressés à fréquenter un lieu où pouvoir partager cette nouvelle aventure. Tous les deux avec les parents vivant à l’extérieur de Milan, ils se sentaient seuls « dans une ville qui n’a pas le temps pour ces choses-là et avec des amis qui sont éloignés de l’idée d’avoir des enfants ». La future maman, à la question « qu’est-ce que vous attendez de ce cours ? », avait répondu : « Je ne sais pas exactement, cette nouvelle vie est tellement un mystère que je ne saurais trouver de définitions ou attentes exactes ». Dans les mois suivants nous sommes devenus amis, sans que jamais l’accent soit posé sur les diversités de position culturelle ou religieuse. Eux, ils ne sont pas mariés, ils n’ont jamais montré d’attitudes « chrétiennes » et nous, nous n’avons jamais dit que nous sommes de CL. Cet été nous les avons invités en vacances à la montagne, avec nous et d’autres familles du mouvement. D’une façon tout à fait naturelle, ils ont accepté l’invitation.
L’été passé, ils nous cherchaient plus qu’avant et quelque temps après, la grande surprise : ils nous ont demandé si nous voulions être parrain et marraine de leur bébé, qu’ils avaient décidé de baptiser. N’étant pas croyants ils étaient indécis. Toutefois la maman –d’après ce qu’elle dit, « rationaliste, élevée dans une famille athée, baptisée pour des circonstances familiales »- pendant l’accouchement, elle a eu la nette et claire perception que l’évènement ne se résolvait pas en un fait physiologique. Cela les a amenés à considérer le Baptême comme l’admission d’un fait mystérieux qui les avaient touchés. Ils nous ont raconté, par la suite, qu’ils auraient pu choisir des amis plus « historiques » comme parrain et marraine, mais ils avaient décidé de nous le demander à nous : « Même si nous n’avons pas parlé de foi avec vous, nous avons été frappés par votre façon de vivre, la manière dont vous et vos amis nous avez accueillis en vacances. On comprend que vous vivez une foi authentique et c’est ce qui nous intéresse pour notre fils et pour nous ». Ça a été un très beau dialogue.
Nous avons partagé avec eux ce que nous avions désiré pour notre enfant quand nous l’avions baptisé. Nous avons vu que ces questions étaient magnétiques pour eux aussi.
Nous n’avons rien fait d’autre que de répéter pourquoi nous sommes du mouvement. Dans cette histoire d’amitié avec ces amis, nous sommes en train de vivre l’expérience de la stupeur pour une Présence qui change, pas tant parce que nous apportons quelque chose à appliquer, mais parce que leur soif nous réveille à découvrir Qui œuvre.

Bruno et Annachiara, Milano