Ainsi, j’apprends l’empressement à faire sa volonté

Toutes les choses vécues dans la semaine n’ont pas pu produire ne serait-ce qu’un instant de bonheur comme le fait d’aller chez Giulia

Cher père Julian, je me trouve actuellement en Belgique et je suis en train d’écrire ma thèse. Ces derniers mois d’études n’ont pas été simples, et je me suis souvent senti découragé par rapport à l’enthousiasme du début. Je passe mes journées à essayer de faire de mon mieux, mais j’ai toujours l’impression qu’il manque quelque chose. Le sujet m’intéresse, j’ai un bon prof et les conditions sont réunies pour que je fasse un bon travail, mais je ne suis pas satisfait. Je suis souvent anxieux, empêtré dans cet empressement à terminer. Qu’est-ce qui peut me fait sortir de cette angoisse, de ce sentiment d’essoufflement général ? Chacun essaye de répondre et de résoudre le malaise qu’il vit. Mais pour quoi vaut-il la peine de se dépenser ? Quelle est l’utilité de la vie ? Afin que ce ne soient pas mes images qui l’emportent, mais l’expérience. Pour qu’il n’y ait pas la tentation de penser que c’est la thèse le problème, ou bien le fait de trouver un bon travail. Moi aussi, j’essaye des solutions, mais l’angoisse revient, la satisfaction est illusoire. Je suis une mine qui peut exploser à tout moment. Samedi matin, je suis allé pour la première fois faire du bénévolat, chez Giulia, une fille ayant des problèmes de mobilité réduite. Ça a été le seul moment de la semaine où j’ai respiré. Ce petit geste de gratuité totale, qu’est-il face aux problèmes du monde et à mon devoir ? Et comment cela peut-il être la seule chose qui me libère ? Mes chaînes sont faites de projets et d’images. Toutes les choses vécues dans la semaine n’ont pas pu produire ne serait-ce qu’un instant de bonheur comme le fait d’aller chez Giulia. D’habitude, nous allons chez elle par groupes de deux, mais ce matin-là j’étais seul ; mais au lieu de me sentir découragé, j’étais content : c’était mon « oui » personnel à Lui. Ce petit geste qui consistait à dire à Jésus que je l’aimais, c’était ma vérité à moi. Ma vérité, c’est qu’Il est la préférence de mon cœur. Combien de personnes avais-je déjà aidées ? Pourtant, je ne me suis jamais senti aussi libre que ce matin. Je ne donnais pas mon temps à Giulia, mais à Jésus. Je ne rendais pas un service à Giulia, j’étais en train de servir Jésus. Il n’est pas simplement l’image de celui que je rencontre et que j’aide ; c’est une Personne en chair et en os. Pas un symbole, pas un signe, mais une Personne. Sinon, comment aurait-il pu être si réel ? Ainsi l’empressement devient l’empressement à faire Sa volonté. La volonté de Celui qui seul accomplit ma vie et celle du monde entier.

Marco