Quelque chose qui donne du souffle à la vie

J’ai besoin de quelqu’un qui m’aide à regarder ma vie

Trés cher Julian, après plusieurs mois de pause parce que nous étions débordés, nous avons revu, il y a quelques semaines, les amis de la Fraternité.
Certains avaient changé de travail, d’autres avaient déménagé… Bref, le désir que nous avions, mon mari et moi, en organisant cette rencontre, était de faire le point sur la situation.
La question que nous nous posions, et que nous avons posée à nos amis était : « Désirons-nous continuer la Fraternité ? ou est-ce seulement une occupation de plus, pour laquelle il faut chercher un créneau dans nos agendas ? Nous ne reprendrons, librement et honnêtement, que si nous le désirons vraiment. »
Je savais déjà ce qui allait se passer : tel ami allait dire que la Fraternité est magnifique, mais qu’il n’a pas le temps. Telle autre amie allait répondre que la Fraternité est tout pour elle, et puis on ne la reverrait plus. Or ce sont justement ces deux amis-là qui m’ont renversée.
Lui - qui est seul avec trois petites filles - nous a raconté comment, pendant ces mois de pause, il avait essayé de s’impliquer dans la paroisse, pour offrir à ses filles un milieu de familles catholiques dans lequel grandir. « Et, nous a-t-il dit, je vous regarde, vous qui n’êtes pas parfaits, qui en plus n’avez pas d’enfants, mais qui aimez mes petites filles comme je souhaite qu’elles soient aimées ; et je pense qu’il n’y a pas d’autre lieu où je voudrais grandir et les voir grandir. » Et elle - qui, depuis toujours, fréquente un groupe de jeunes, fondé par des amis très chers auxquels elle donne souvent la priorité sur l’Ecole de Communauté, - raconte à qui veut l’entendre que, durant ces mois sans Fraternité, elle s’est sentie noyée.
« Dans ce groupe, il y a mes amis, c’est vrai, dit-elle, mais cela ne me suffit pas. Il ne me suffit pas que nous soyons ensemble, et que nous parlions de Jésus et des sentiments chrétiens… Il faut que cela ait quelque chose à dire à ma vie. J’ai besoin de quelqu’un qui m’aide à regarder ma vie. Sinon, elle m’engloutit, et je ne peux pas respirer. Je n’ai pas bien respiré ces derniers mois, jusqu’à ce que vous m’invitiez à revenir ici ; à revenir à la maison ».

J’en suis restée sans voix !
Ces dernières semaines, l’amitié avec ces deux amis est devenue plus profonde encore, l’accompagnement plus attentif, la fidélité entre nous, envers l’Eglise et le Mouvement plus constante. Et nous avons vu se produire aussi une amélioration étonnante dans les relations avec les autres amis de la Communauté et de la ville. En considérant tout cela, je m’aperçois à quel point, vraiment, dans cet endroit perdu de la grande Amérique, nous sommes touchés au cœur, aimés et accompagnés.

Myriam (Saint-Louis USA)